L'heure au Japon

Parution dans le n°78 (mars 2018)

Avez-vous des projets dans le domaine culturel ? Est-ce que la culture est un élément déterminant pour favoriser la stabilité de la population ? S. N. : Du fait de sa banqueroute, Yûbari a été la ville qui a vu son budget culturel le plus amputé du pays. Comme je venais de Tôkyô, j’ai invité des artistes à venir à Yûbari. Ces artistes m’ont dit : “Lorsque vous voulez créer une œuvre d’art à Shibuya, vous vous retrouvez avec les voisins sur le dos, qui se plaignent du bruit… A Yûbari, les voisins vous apportent à manger, et vous proposent même de vous aider.” Les artistes étaient très contents, ils pouvaient créer dans une atmosphère agréable. En ce sens, on a voulu faire de Yûbari un lieu de création et d'expression artistiques. Quand les temps sont durs, l’art peut être d'une grande aide pour préserver le moral des gens. Yûbari accueille chaque année l’unique festival de cinéma fantastique du pays. La vie de tous les jours est difficile, mais une fois par an, à l'occasion du festival de cinéma, on oublie nos problèmes, et on peut voir plusieurs centaines de films qui sont diffusés du matin au soir. Vous savez qu’Angelina Jolie est venue à Yûbari. Quentin Tarantino également. Pour beaucoup de Japonais, Yûbari est une ville de nostalgie. Il y règne une atmosphère très années 1950-1960. N’est-il pas temps de faire passer la ville dans une autre époque ? S. N. : Pour moi, il y a des choses à protéger et d'autres pas. Ce que l’on doit conserver, c’est le...

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