
Où étiez-vous lors de la triple catastrophe du 11 mars 2011 ? M. T. : Ici même. Tous les jours, des gens arrivaient et s’entassaient dans ma ferme. Je n’avais que cet endroit pour les accueillir. Ils venaient, par le bouche-à-oreille, à la recherche d’un autre mode de vie, mais ils ne savaient pas comment s’y prendre. Après environ six mois, beaucoup d’entre eux sont finalement rentrés d’où ils venaient. Ils n’avaient pas la force pour ce changement. Vivre de ses propres moyens sans être salarié demande une conviction très grande. Bien sûr, si on essaie vraiment, je pense que cela est possible pour tout le monde. Mais certains n'ont pas la détermination nécessaire. Comment devenir plus fort ? M. T. : Il faut avoir la conviction qu’on ne peut pas retourner en arrière. A l’université, j’ai été très impressionné par le travail de l’anglais Arnold J. Toynbee, spécialiste en histoire des civilisations. D’après lui, toute civilisation a une fin. Mais en réglant le problème qui a causé sa destruction, une nouvelle civilisation naîtra. Au Japon, nous assistons véritablement à la fin d’une civilisation. Les enfants sont l’avenir et pour cela, il faut changer le système d’éducation. Dans une interview à la...
