L'heure au Japon

Parution dans le n°95 (novembre 2019)

S’ajoute à cela, l’image du vin japonais qui a toujours pâti d’une mauvaise réputation auprès des consommateurs. “Autrefois, la population locale buvait une sorte de jus de raisin alcoolisé, assez épais, de couleur marron, pas cher mais pas bon. On l'achetait dans de grandes bouteilles que l’on partageait en famille, à table. On buvait cela à différents moments de la journée. Le vin, à proprement parler, est apparu plus tard”, raconte Tsuchiya Yukari. Depuis que les méthodes de fabrication se sont améliorées, la tendance change. Si la part du vin japonais ne représentait guère plus de 5 % de la consommation locale, la proportion pourrait bien atteindre les 10% au cours de la prochaine décennie, affirment des spécialistes. “Le vin produit à Yamanashi, il y a dix ans, n’a plus rien à voir avec celui que l’on produit actuellement. Le goût est totalement différent. A l'époque, je n’aurais jamais bu de vin Kôshû, aujourd’hui, c’est de loin, celui que je préfère”, affirme Omata Marie, 32 ans, guide spécialisée en viticulture japonaise. Après une première vie, dans les départements de ventes de grandes entreprises comme Shiseidô, The Japan Times ou encore Tesla, la ravissante trentenaire a entrepris une reconversion osée. Passionnée par le terroir de sa région natale, Yamanashi, où elle vit depuis toujours, elle a à cœur de partager les richesses du patrimoine local. “Même lorsque je travaillais à Tôkyô, je préférais faire 1h 45 de train chaque matin et chaque soir plutôt que de renoncer à vivre à Yamanashi”, raconte-t-elle. Grande voyageuse, elle a parcouru le monde, visitant seule, plus d’une cinquantaine de pays sur une période de dix ans. “J’ai une petite préférence pour la France où je suis allée huit fois. J’aime découvrir de nouvelles cultures et en voyageant, je me...

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