L'heure au Japon

Parution dans le n°65 (novembre 2016)

Fidèle à son désir de mieux décrypter la culture japonaise, l’éditeur vient de faire paraître un excellent livre sur l’irezumi. Depuis que Donald Richie a été le premier en 1980 à susciter l'intérêt des lecteurs occidentaux pour les tatouages japonais, de nombreux livres de qualité différente ont été publiés sur ce sujet. La plupart d’entre eux ont évidemment mis l’accent sur la beauté visuelle de l’irezumi traditionnel plutôt que sur le fond. Puis, est arrivé Brian Ashcroft, un explorateur intrépide de la culture décalée nippone qui a déjà abordé des sujets passionnants comme les game centers et les écolières. En collaboration avec le tatoueur Hori Benny installé à Ôsaka, il a choisi d’expliquer “les principales images utilisées dans le tatouage au Japon afin d’éviter aux lecteurs de se faire tatouer des choses qu’ils ne comprennent pas ou, pire, qu’ils finiront par regretter.” Toutefois, le livre ne se limite pas qu’à cela dans la mesure où, pour expliquer l’iconographie du tatouage et la signification des principaux motifs qui sont habituellement tatoués sur les corps des gens, les auteurs se sont plongés dans l’Histoire et la Culture japonaise avec un grand H et un grand C, pour proposer en définitive beaucoup plus que ce que le titre du livre laisse entendre. Un autre point positif concernant ce livre, c’est que Ashcroft et Benny ont une approche rafraîchissante et ouverte sur le sujet. Ils sortent des sentiers battus du tatouage traditionnel et offrent au lecteur un large éventail du tatouage japonais. Le Japon est certes célèbre dans le monde entier pour ses justaucorps complexes, mais l’univers du tatouage nippon est beaucoup plus vaste que cette spécialité. Voilà pourquoi dans ce livre, vous trouverez aussi bien le classique tebori (tatouage à la main) que les tatouages de kanji (caractères chinois) à côté de dessins plus modernes, de motifs occidentaux et d’œuvres d'inspiration otaku. Le livre commence par une introduction dans laquelle les auteurs présentent leur sujet, d'une manière vivante, évitant le style académique rébarbatif que l’on rencontre trop souvent dans ce genre de publication. Cela ne signifie pas pour...

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