L'heure au Japon

Parution dans le n°121 (juin 2022)

Le vendeur d’ekiben de la gare de Hitoyoshi, à Kyûshû. / Odaira Namihei pour Zoom Japon Symbole du bien manger à bord des trains japonais, le bentô de gare a perdu un peu de sa superbe. Le terme ekiben, les bentô vendus dans les gares (voir Zoom Japon n°34, octobre 2013), n’est plus inconnu des Français amateurs du Japon : il est même déjà arrivé qu’une société japonaise en ait proposé à la Gare de Lyon, à Paris. Ce système, qui rend nostalgiques tous les Japonais, a été initié à la fin du XIXe siècle. A l’époque, les déplacements en train prenaient beaucoup plus de temps qu’aujourd’hui, et les ekiben ont fait leur apparition pour répondre à une nécessité.Ces “bentô de gare” étaient écoulés par des vendeurs ambulants, les ekiben-uri (uri=vendeur). Ils portaient devant eux un grand panier sur lequel étaient entassés les bentô et faisaient des allers-retours sur le quai. Les voyageurs les achetaient par la fenêtre. Cette scène, que l’on voit parfois dans les films, commençait déjà à être caduque dans les années 1970.La disparition des ekiben-uri a suivi une certaine logique. Dans les années 1960, le chemin de fer national a installé des trains climatisés avec des fenêtres qui ne s’ouvraient pas, puis le temps d’arrêt dans les gares a été raccourci par souci de rentabilité. Deux facteurs qui ont fait perdre l’habitude aux passagers d’acheter des bentô par la fenêtre du...

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