
Depuis 2017, la ville de Kôriyama essaie de rendre ses lettres de noblesse à ce poisson délaissé. La carpe est “davantage un poisson que l’on va manger au restaurant”, précise Wakahoi Yutaka, responsable du projet de promotion “Carpes de Kôriyama”, “et les alentours d'Aizu-Wakamatsu regorgent de ryokan (auberges traditionnelles) et autres établissements qui servent ce mets à table”. A Shikisai Ichiriki, situé près du mont Bandai, le chef Saitô Seio cuisine la carpe sous diverses formes : en sashimi avec une sauce au sésame, mijoté en soupe, cuisiné dans le riz ou encore mariné. Le poisson, au goût délicat, fond dans la bouche. “Nous élaborons les menus en fonction des saisons”, ajoute le chef. “En ce moment, automne oblige, nous incorporons des champignons, des marrons, des noix de ginko, du kaki. La gastronomie de la région est également connue pour la qualité de son riz mais aussi ses carottes, ses aubergines, ses patates douces.” Le repas se déguste devant un jardin ravissant, élaboré en 1918, et “qui n’a quasiment pas bougé en 100 ans d'histoire”, assure Oguchi Masako, directrice adjointe du ryokan dans lequel se trouve le restaurant où officie le chef Saitô. Véritable institution, l'auberge traditionnelle familiale est l’une des plus anciennes et prestigieuses de la région. Qu’il s’agisse de sa cuisine, de la qualité de sa source thermale mais aussi et surtout de son paysage. “Les bâtiments du ryokan ont été bâtis au fil du temps autour du jardin et dans le strict respect de ce dernier. Vous remarquerez qu’il ne comporte pas de lac, mais une rivière afin de rendre l’ensemble très dynamique.” L’histoire des onsen (sources thermales) du mont Bandai, où se trouve l’établissement, puiserait ses racines il y a plus de 800 ans : une légende affirme qu’une fille de la cour impériale de Kyôto aurait trouvé le remède à une maladie incurable dans les sources thermales de la région. Réputée pour ses onsen, mais aussi son riz et son saké, la région est également productrice de whisky. La brasserie Sasanokawa Shuzô, qui produit du sake depuis 1765, a aussi lancé une gamme du célèbre spiritueux en 1946. Aujourd’hui, ses whisky Cherry et Yamazakura sont renommés sur le marché. “C’est un alcool qui s'est démocratisé”, souligne Yamaguchi Tochiko, directrice de la brasserie. “Ce n’est pas notre marché principal car nous produisons davantage de sake et de shôchû (alcool distillé notamment à partir de riz, de patate douce ou d’orge) que de whisky, mais sa popularité continue d’évoluer prodigieusement depuis les années 2000. Au Japon, le highball, cocktail à base de whisky...
