
Il y a encore beaucoup à faire puisqu’il y a une distance d’un peu plus de 1,5 kilomètre entre le centre-ville et la supérette ouverte 24h/24. A la nuit tombée, sur la route peu éclairée, il n’est pas rare de croiser des renards qui descendent de la montagne alentour et viennent prendre possession des lieux désertés. C’est un phénomène qu’on remarque dans d’autres régions du Japon, en particulier celles où la population est en forte baisse. Le chauffeur de taxi qui nous emmène jusqu’au musée de la mine confirme. “Le soir, je fais extrêmement attention. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de voir des animaux traverser la route. Ils sentent de plus en plus que l’homme déserte la ville.” S’il est aujourd’hui impensable d’imaginer que Yûbari connaîtra un renouveau démographique, la municipalité voudrait attirer des visiteurs pour dynamiser l’économie locale. Elle dispose de plusieurs atouts. Outre l’incroyable hospitalité locale, Yûbari peut s’appuyer sur son passé glorieux. Le musée de la mine est en cours de modernisation. La ville dispose aussi d’une aura particulière auprès des Japonais qui ont pu la découvrir dans de nombreux films très populaires dans les années 1970, à l’apogée de l’ère Shôwa, quand le Japon s’imposait comme seconde puissance économique de la planète et que la population se sentait heureuse de vivre. Parmi ces longs métrages, Shiawase no kiiroi hankachi [Les mouchoirs jaunes du bonheur, 1977] de Yamada Yôji (voir Zoom Japon, n°49, avril 2015) avec l’immense Takakura Ken et la talentueuse...
