L'heure au Japon

Parution dans le n°109 (avril 2021)

Une plongée dans l’ambiance rétro des années 50 qu’une bonne partie des retraités actuels ont bien connue et qu’ils chérissent encore. / Angeles Marin Cabello pour Zoom Japon A Fukuyama, le parc d’attractions Miroku no Sato ne manquera pas de plaire aux nostalgiques de l’ère Shôwa. Les parcs d’attractions ont généralement des noms qui vous donnent une bonne idée de leur thème. Edo Wonderland et Sanrio Puroland, par exemple, sont tous assez explicites. Mais que peut-on attendre d’un parc nommé Village of the Future Buddha (Miroku no Sato), un parc de loisirs situé dans les collines près de Fukuyama, dans la préfecture de Hiroshima ? Selon Inoue Yoshifumi, responsable des relations publiques de Tsuneishi LR Inc, la société qui possède et gère le parc, c’est un endroit où “trois générations (enfants, parents et grands-parents) peuvent s’amuser”.Fidèle à cette promesse, avant même de franchir les portes, vous voyez déjà des signes indiquant que Miroku no Sato n’est pas un parc à thèmes ordinaire. Juste à l’extérieur de l’entrée, vous trouverez un bâtiment abritant une source d’eau chaude (onsen). Devant, une file de voitures des années 1950, dont une Subaru jaune moutarde, version japonaise de la classique Fiat 600.En y pénétrant, on a l’impression de se retrouver dans un décor de film des années 1950 avec des rues faiblement éclairées, des lanternes en papier en forme de bouteilles de bière Kirin suspendues à l’extérieur de minuscules bars, des murs encombrés de vieilles enseignes métalliques annonçant tout type de commerces allant de l’horloger au poissonnier. Des affiches annoncent les “derniers” films. C'est un petit instantané authentique du Japon de l’ère Shôwa (1926-1989). Mais ce n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend. Le policier en faction devant le kôban. Une image encore familière de nos jours. / Angeles Marin Cabello pour Zoom Japon Une fois dans le parc, les surprises continuent en remontant la rue, en passant devant des boutiques de souvenirs et des cafés. Il y a un endroit où vous pouvez nourrir les poules et acheter des œufs frais. Ou encore un petit jardin de promenade, avec son étang, ses ponts en bois et ses pins taillés en pompon. Le calme béatifique du jardin contraste avec le brouhaha de la fête foraine, où les cris des manèges voisins sont portés par la brise.Sur la large esplanade en haut de la rue, vous trouverez tous les manèges que vous attendez d’une fête foraine traditionnelle : montagnes russes, grandes roues et même un manège tout droit sorti de Mary Poppins. Pour ceux qui recherchent plus d'adrénaline, montez à bord de la chaloupe Super Viking, qui se déplace d’avant en arrière avec une vigueur vertigineuse. Ou le terrifiant marteau géant, qui balance les passagers dans le ciel, puis les laisse suspendus à l’envers comme des chauves-souris pendant plusieurs secondes à vous couper le souffle.Mais si les manèges vertigineux ne sont pas votre tasse de thé, cherchez le portail sur la droite, juste avant d’arriver aux manèges. Comme l’armoire de C. S. Lewis, auteur du Monde de Narnia, c’est un portail vers un autre espace et un autre temps. Il s’agit de l’Itsuka-kita Michi, “la route que l’on a dû déjà emprunter”. Les scènes de rue du premier bâtiment n’étaient qu’une mise en bouche. Car ce n’est pas seulement un musée, il s’agit d’une véritable plongée dans la nostalgie de l’ère Shôwa.Le jardin extérieur vous met dans l’ambiance avec des scènes de la vie rurale – une ferme en bois où le seul appareil électrique est un vieux téléviseur, un grand bassin en pierre devant la porte pour piler le riz et en faire des gâteaux de riz mochi, une grange avec toutes sortes de vieux outils agricoles en bois, des gerbes de riz suspendues à l’envers sur des étagères pour sécher. Des manèges à sensation permettent aussi de séduire un public plus jeune. / Angeles Marin Cabello pour Zoom Japon A l’intérieur du bâtiment du musée, un dédale de passages forme un tunnel temporel qui vous ramène dans les magasins de jouets, les...

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