Thibaud Desbief et Patrick Honnoré ne s’étaient jamais parlé. Pour la première fois, ils évoquent leur vision du métier. Patrick Honnoré : On dira ce qu’on voudra, le shônen est le genre-roi du manga. Il fait s’allumer des euros dans les yeux des éditeurs et les traducteurs de shônen sont ceux à qui les éditeurs confient leur poule aux œufs d’or. Du point de vue de la traduction, c’est le genre où les défis sont les plus difficiles. Rien que la nécessité d’inventer les noms de personnages et d’attaques… Aussi les traducteurs de shônen ont-ils toujours été à mes yeux des sortes de héros. Parmi eux, Thibaud Desbief, tu fais figure de super-saiyan. Tu as fait partie de la première génération des traducteurs, celle de Monster (Kana), de Hunter x Hunter (Kana), même avant ça, tu étais dans les premiers binômes de traducteurs, à l’époque préhistorique où les éditeurs croyaient qu’il suffisait de demander à un étudiant japonais à Paris, parce que la...