L'heure au Japon

Parution dans le n°149 (avril 2025)

Kusanagi Tsuyoshi est parfait dans le rôle de Yanagida, un samouraï inhustement accusé de vol. / © 2024 “GOBANGIRI” FILM PARTNERS Avec Le Joueur de go, son sixième film, Shiraishi Kazuya livre une œuvre cohérente et très bien ficelée. Il y a films de samouraï et films de samouraï. Il y a ceux qui privilégient les combats spectaculaires de sabre, un peu comme certains westerns que l’on regarde pour leurs duels ; et il y a ceux qui tentent de se rapprocher de la vie de ces samouraïs dont même les Japonais ne savent pas grand-chose, en dehors de ce que la littérature et le cinéma ont pu véhiculer comme clichés. Le Joueur de go (Gobangiri) réalisé par Shiraishi Kazuya appartient à cette deuxième catégorie, ce qui lui donne tout son intérêt. Plutôt que de chercher à créer un long-métrage d’action, le cinéaste a voulu remettre ces “guerriers” à leur place telle que l’a bien racontée Pierre-François Souyri dans son livre Les Guerriers de la rizière, la grande épopée des samouraïs (Flammarion, coll. Au fil de l’histoire, 2017). “A partir du XVIIe siècle et du retour à un régime stable et pacifié, (…) les samouraïs devinrent pour l’essentiel des urbains habitant les nouvelles villes “au pied du château”, qui bourgeonnèrent alors”, note l’historien.“Leur condition n’était pourtant pas si aisée pour la plupart d’entre eux. Certains étaient fort appauvris”, ajoute-t-il. C’est exactement la situation de Yanagida Kakunoshin qui mène une vie modeste avec sa fille Okinu depuis qu’il a quitté...

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