A notre tour, de partager l’intimité de ce lieu dont la restauration a redonné ses couleurs aux différentes pièces de vie. En rassemblant et en exposant cet ensemble, Monet voit défiler sous ses yeux toute la culture japonaise : l’existence des courtisanes dont Utamaro, au XVIIIe siècle dressent les portraits, ou les activités de la vie quotidienne des mères à l’enfant dont ce ravissant sujet : une femme portant un enfant sur son dos tandis que leurs visages se reflètent à la surface de l’eau d’un bassin à la manière d’un miroir ; les vues du paysage japonais au XIXe siècle dont le Fuji célébré par Hokusai ou encore la route commerciale du Tokaidô dessinée par Hiroshige. Les planches de Hokusai, Hiroshige et Utamaro composent la moitié de la collection. Détaillons quelques pièces de cet ensemble qui nous instruisent quant à l’intérêt du peintre de Giverny pour l’estampe japonaise : Monet possède des épreuves de la série des “Trente six vues du mont Fuji” et des volumes de la Manga de Hokusai ; de Hiroshige des estampes aussi connues que les “Cent vues célèbres d’Edo” sans oublier les tirages de la suite Poissons et grues au format kakemono (en hauteur). Monet aurait pu se contenter de collectionner ce qui l’intéresse au plus haut point : les estampes traitant de paysage, de flore et de faune si bien observées et imaginées par les dessinateurs de l’ukiyo-e mais en tant que collectionneur averti, il ne se limite pas à choisir quelques artistes ou sujets, c’est l’ensemble de la production graphique au pays du...