
Le sakekasu existe tout naturellement depuis les origines de la production de saké au Japon. Déjà, dans le Man’yôshu, premier florilège de poèmes du VIIe-VIIIe siècle, il est fait mention d’une boisson à base de sakekasu dilué dans de l’eau chaude, nous laissant entrevoir la vie du peuple de l’époque. Les Japonais à l’ère d’Edo connaissaient les bienfaits du sakekasu, et l’appelaient tenigiri sake ou “saké que l’on peut prendre à la main”, ou encore sakebone pour “arrêtes du saké”. L’amazake, un “saké sucré” à base de sakekasu était alors une boisson populaire. Contrairement à nos jours où les Japonais le boivent surtout en hiver pour se réchauffer le corps de l’intérieur, à l’époque, le marchand d’amazake déambulait dans les rues surtout l’été, pour apporter aux citadins ce breuvage plein d’énergies, qu’ils dégustaient sous une chaleur torride. D’ailleurs le terme amazake est classé comme “mot d’été” par les auteurs de haïku, ces poèmes courts que Matsuo Bashô a popularisés. Le shogunat, connaissant les effets bénéfiques de l’amazake, en fixait un prix très bas pour que le peuple puisse s’en procurer. Le vinaigre à base de riz est demeuré précieux pendant longtemps à cause de son ingrédient principal, mais le début du XIXe siècle a vu naître un vinaigre à base de sakekasu qui a favorisé le développement de l’utilisation du vinaigre. Il est désormais communément utilisé pour préparer le riz à sushi. Si aujourd’hui, et...
