L'heure au Japon

Parution dans le n°59 (avril 2016)

C'est toujours comme ça de nos jours. Traverser la rivière pour se rendre sur la rive du château revient à faire un voyage dans le temps. On retrouve les fondations de l'ancienne résidence de la famille Kikkawa dans le parc Kikko qui abrite des musées, des fontaines, d'anciens sanctuaires et des maisons de samouraïs. Il y a également le sanctuaire de la famille Kikkawa (1884) et le superbe parc Momiji Dani créé à partir de plusieurs jardins de temple et que l'on a surnommé le Kamakura de l'ouest. Le parc Kikko abrite aussi l'enclos aux serpents blancs. Visibles seulement à Iwakuni, ces adorables créatures sont des trésors nationaux et elles sont considérées comme des messagers de Benzaiten; divinité du Bonheur. De l'autre côté de la rivière se trouve le reste de la ville. De toute évidence, les deux parties de la ville avaient besoin d'être reliées entre elles d'une manière ou d'une autre. Mais la rivière Nishiki plutôt capricieuse et célèbre pour ses débordements ont réduit à néant les premières tentatives de construire un pont. Jusqu'au jour où Kikkawa Hiroyoshi, troisième seigneur d'Iwakuni, a fait son entrée en scène. "Je veux bâtir un pont indestructible… Soit je construirai des piliers très solides, soit je créerai un pont sans aucun pilier", déclara-t-il. Il opta pour la première solution et le premier pont Kintai fut terminé en 1673. Malheureusement, une tempête emporta la structure de bois quelques mois plus tard. En 1674, un nouveau pont plus solide encore fut inauguré et tint 276 ans jusqu'au passage, le 14 septembre 1950, du typhon Kijiya qui le détruisit. Les habitants de la ville se rassemblèrent alors pour sauver ce qui restait du pont dont ils étaient si fiers. Ils travaillèrent toute la nuit pour tenter de détourner les eaux en chantant "Protégeons le pont". Mais à 9h40, ils regardèrent impuissants le troisième pilier s'effondrer ainsi que la troisième et ...

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