
C'est alors que les gens peuvent emprunter le pont et le traverser. Pendant 195 ans, seul le daimyo et ses vassaux pouvaient passer par le pont, les autres mortels devaient se contenter de prendre le bateau pour aller sur l'autre rive. Ce n'est qu'en 1868 que tous les citoyens furent autorisés à l'utiliser. De nos jours, après s'être acquitté d'un péage de 300 yens, n'importe qui peut le traverser, mais cela ne nous empêche pas d'avoir l'impression de se sentir privilégié de pouvoir le faire. Une fois la procession terminée, ils sont des centaines de touristes à s'y croiser. Et lorsqu'on demande si le pont peut supporter un tel poids, un guide local bénévole nous répond qu'il ne faut pas s'inquiéter. "Il a été conçu pour être plus solide à mesure que le poids augmente", assure-t-il. A l'instar du daimyo et de son entourage, cela vaut la peine de prendre le temps de le traverser. Il convient de s'attarder et de savourer chaque instant, de profiter des courbes du pont, des marches, des collines boisées tout autour et de la rivière Nishiki sur son lit de pierre. Après tout, nous sommes bien au pays des pierres : Iwakuni. Le tir soudain des arquebuses fait sursauter les gens. Il vient de l'autre côté de la rivière où se trouve une compagnie d'arquebusiers composée d'hommes et de femmes d'Iwakuni, en tenue de combat de samouraïs. Le chargement de ces vieux fusils est un processus complexe qui prend un certain temps (comme tout le reste de nos jours), mais lorsque le commandant...
