
Il est intéressant de noter que le nombre croissant de publications destinées aux étudiantes, qui sont apparues à la fin des années 1970, conseille souvent à leurs lectrices de s’habiller de manière conservatrice, comme s’il était impératif, après une longue période où elles étaient traitées comme des enfants, qu’elles grandissent rapidement et se préparent à entrer dans l’âge adulte. Ces magazines ont même été jusqu’à créer des publications sœurs adaptées au moment où leurs lectrices entreraient dans la prochaine étape de leur vie : JJ (1975) et CanCam (1981) ont ainsi respectivement lancé Classy (1984) et AneCan (2007) pour les jeunes femmes âgées de 25 à 29 ans. Comme d’habitude, on peut souligner la synergie que chaque nouveau titre crée entre l’univers de l’édition et celui des affaires. Par exemple, lors du lancement d'AneCan, le grand magasin Isetan et plusieurs entreprises de vêtements ont collaboré avec le magazine pour créer des marques entièrement nouvelles. Il a été rapporté que lorsque AneCan a fait son apparition, les marques “AneCan Style” ont vendu pour 30 millions de yens de vêtements en quatre jours seulement. Des magazines comme CanCam ont même contribué au succès de mannequins célèbres qui ont poursuivi des carrières dans la musique et le théâtre. Ebihara Yuri, par exemple, a été mannequin exclusif pour CanCam entre 24 et 28 ans avant de devenir celui d’AneCan pendant les huit années suivantes avant de signer un contrat avec Domani, un magazine pour les femmes mariées et actives dans la trentaine.Les années 1990 ont vu une explosion des magazines pour adolescentes, les kôgyaru (lycéennes) devenant les nouvelles grandes consommatrices et créatrices...
