L'heure au Japon

Parution dans le n°95 (novembre 2019)

vin japon

Beaucoup de Japonais se souviennent de ces vins de qualité médiocre produits dans l’Archipel et peuvent témoigner de leurs mauvaises expériences. Bien que le jus fût importé, on pouvait le qualifier de kokusan wain, “vin de production nationale”, dès qu’une partie de la production était réalisée à l’intérieur du pays. Raison pour laquelle les vrais vignerons japonais se sont longtemps battus pour que l’appellation de nihon wain soit uniquement appliquée aux vins entièrement produits dans le pays, avec des raisins récoltés localement (appellation en vigueur depuis 2015), afin de faire la différence avec les kokusan wain, qui existent encore aujourd’hui. Tamamura Toyoo, l’un des précurseurs dans le milieu, patron du vignoble Villa d’Est, mais aussi célèbre auteur de nombreux ouvrages tant sur la gastronomie que sur la vie françaises, connaît l’histoire de la réception du vin au Japon sur le bout des doigts. Il se souvient d’ailleurs très bien des années 1970, quand les Japonais n’étaient pas encore familiers avec les vins : il venait de rentrer d’un séjour d’études en France. À cette époque, au Japon, les vins commercialisés étaient soit hors de prix soit des vins californiens populaires, et même lorsque la bouteille était clairement bouchée, les vendeurs ne voulaient pas l’admettre et argumentaient : “c’est cette acidité qui forme le caractère de ce vin…” Le préjugé selon lequel le climat au Japon n’était pas propice à la culture des vignes...

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