L'heure au Japon

Parution dans le n°40 (mai 2014)

Depuis plusieurs années, Tony Marano alias Texas Daddy défend les thèses des plus radicaux. L e débat autour de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale au Japon, en particulier les sujets épineux comme le massacre de Nankin ou les esclaves sexuelles, dure depuis des années et a créé une fracture parmi les politiciens, les militants et les universitaires. Alors que la plupart des étrangers sont d’accord avec la version des faits établis, une petite poignée a commencé à défendre la position de ceux qu’on présente comme le front révisionniste composé de politiciens conservateurs et d’extrême droite. L’un d’entre eux s’appelle Tony Marano (ou Texas Daddy comme le surnomment affectueusement ses fans japonais). Cet homme de 65 ans est devenu, depuis sa retraite, une sorte d’activiste vidéo qui fait des commentaires sur les travers des médias. Au début, ce conservateur assumé - son héros s’appelle Ronald Reagan - se concentrait sur les Etats-Unis, mais depuis 2008, il s’intéresse de plus en plus au Japon. Zoom Japon s’est entretenu avec lui à propos de son nouvel amour pour le pays du Soleil-levant. Racontez-nous comment vous en êtes venu à vous intéresser au Japon. Tony Marano : C’est un hasard. En 2008, j’ai lu un article dans le Dallas Morning News concernant l’association Sea Shepherd aux prises avec les chasseurs de baleines japonais. J’ai publié quelques vidéos pour critiquer leur politique de harcèlement à l’égard des baleiniers nippons. Quelqu’un a commencé par les traduire et les diffuser au Japon. Je ne savais rien à son propos et j’ai commencé à être en contact avec des Japonais qui m’ont beaucoup appris du passé et du présent au Japon. Puis, une Japonaise vivant à Washington m’a proposé de me rendre dans l’archipel pour participer à des conférences organisées par des groupes conservateurs. Ce que j’ai fait en 2011. Dans le même temps, je suis devenu ami en ligne avec Shun Ferguson (de son vrai nom Fujiki Shun’ichi). C’est lui qui publiait mes vidéos sous-titrées au Japon par le biais du Texas Oyaji Nihon Jimukyoku (Bureau japonais de Texas Daddy).  Moi qui ne faisais que 1 000 vues sur ma chaîne Propaganda Buster aux Etats-Unis, il faisait 30 000 à 40 000 au Japon. C’est par lui que toutes les demandes d’articles ou de chroniques passaient. Un de vos contacts au Japon s’appelle Fujita Hiroyuki. Il est traducteur et éditorialiste au journal nationaliste Kokumin Shimbun. T. M. : En effet, c’est un gars très sympathique qui parle très bien anglais et fait beaucoup de traductions. Il était mon interprète lors de ma première conférence à Tôkyô et depuis, il m’a toujours aidé. Il m’a même emmené au musée de la guerre Yûshûkan qui se trouve dans l’enceinte du sanctuaire Yasukuni. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ces groupes vous avez demandé de les aider sur ces questions ? T. M. : Je sais seulement que j’ai été surpris par la correspondance que j’ai reçue de ces gens, par leur politesse, leurs bonnes manières et leur humilité. La même chose s’est passée quand j’ai publié mon livre chez Asuka Shinsha. Faire des affaires avec eux a forcé mon...

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