
Le Festival d’Angoulême vient de rendre hommage à l’auteur récompensé en 2012 par le premier prix Zoom Japon. Rares sont les mangaka qui peuvent être associés à l’âge d'or du manga comme Kamimura Kazuo. Dans les années 1970, cet ancien élève des beaux-arts était synonyme de sérieux, de manga pour adultes et de femmes magnifiquement dessinées. Ses histoires étaient tellement populaires qu’à son apogée, il dessinait jusqu’à 4-500 pages par mois. Malheureusement, son activité frénétique et son style de vie ont été interrompus fin 1985 quand il a été hospitalisé pour une tumeur au pharynx. Il est décédé le 11 janvier 1986 à l’âge de 45 ans. Kamimura a laissé derrière lui une prodigieuse quantité de chef-d’œuvres qui mélangent romantisme, tension dramatique et érotisme. Plusieurs de ces œuvres ont été présentées au Festival d’Angoulême du 26 au 29 janvier. Nous avons rencontré sa fille Migiwa pour qu’elle nous parle de lui. Il paraît que vous n’êtes pas une grande fan de manga ? C’est vrai ? Kamimura Migiwa : Où avez-vous entendu cela (rires) ? Oui c'est vrai. Je n'ai jamais vraiment été attirée par la lecture. Surtout au moment de l’adolescence. Pas dessus tout, je n’aimais guère le style de vie de mon père. Il travaillait toujours à des heures impossibles, puis dépensait tout son argent à boire avec ses amis, revenant à la maison ivre pour dormir jusqu’au début d'après-midi. Je suppose que j'ai développé une forte aversion pour le monde du manga. En plus de cela, le genre gekiga (manga réaliste plutôt pour les adultes) très populaire dans les années 1970 avait un côté sordide avec des histoires désagréables remplies de sexe. Cela a contribué à me détacher du manga. A l'école, certains de mes camarades de ...
