L'heure au Japon

Parution dans le n°27 (février 2013)

La tranquille cité portuaire située sur la Mer intérieure attire depuis des lustres les amateurs de calme et bonne chère. Source d'inspiration pour des écrivains et des artistes depuis des siècles. On la trouve mentionnée dans le Manyôshû, le plus ancien recueil de poésie japonaise. Bashô Matsuo, légendaire auteur de haïku, y a passé quelque temps en 1689. Plus récemment, le réalisateur Ozu Yasujirô a choisi Onomichi comme archétype de la cité japonaise pour son film désormais classique Voyage à Tôkyô (Tôkyô Monogatari, 1953). Son homologue allemand Wim Wenders a tellement apprécié son film qu'il y a accompli un pèlerinage cinquante ans plus tard dont il a tiré un livre Journey to Onomichi [éd. Schirmer/Mosel Verlag]. Cinéma et littérature mis à part, les Japonais affectionnent aussi Onomichi pour quelque chose qui peut échapper à un voyageur occidental : ses râmen (voir Zoom Japon n° 26, décembre 2012-janvier 2013, p. 8). Ils sont nombreux à venir de toute la préfecture de Hiroshima et d'ailleurs pour goûter ses fameuses nouilles. De longues queues se forment à l'extérieur des restaurants de râmen les plus populaires et l'hiver, il n'est pas rare qu'on installe des chauffages d'extérieur pour éviter que les clients en attente attrapent froid. La meilleure façon de découvrir la ville est d'emprunter le téléphérique, construit en 1957 et à deux pas de la gare, qui vous mènera au parc Senkôji qui la domine. L'ascension ne dure que quelques minutes, mais elle est impressionnante. Les cabines frôlent en effet les cimes des pins qui recouvrent la colline. Une fois au sommet, vous serez récompensés par une vue imprenable sur la cité et les nombreuses îles de la Mer intérieure perdues dans la brume. La vue est encore meilleure depuis l'observatoire qui ressemble à une soucoupe volante et qui constitue le point le plus élevé de la ville. Par temps clair, on peut apercevoir Shikoku, la quatrième plus grande île de l'archipel. A l'intérieur de l'observatoire, un restaurant de nouilles vous offre la possibilité de goûter les fameux râmen d'Onomichi. Pour retourner au cœur de la ville, il suffit de suivre un chemin raide et sinueux baptisé sentier de la littérature (bungaku no komichi) tout au long duquel, au milieu des pins et de leur parfum agréable, on trouve 25 stèles en pierre. Sur chacun d'entre elles, sont gravées des citations d'auteurs légendaires qui ont un rapport avec la ville comme la féministe Hayashi Fumiko. Même si l'on est incapable de lire le japonais, on ne peut pas s'empêcher d'être transporté par cette galerie d'art en plein air....

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