L'heure au Japon

Parution dans le n°77 (février 2018)

Mais comment cela apparaît-il dans les dialogues? M. S. : Avec le manga, j’ai l’impression qu’on a affaire à une matière “vivante” : le japonais est, il me semble, une langue particulièrement expressive, j’ai l’impression de l’entendre quand je lis un manga, et c’est une des principales raisons pour lesquelles la traduction de manga me plaît tant, et que c’est un plaisir que je retrouve dans le sous-titrage de films ou le surtitrage de théâtre. J’essaie donc de garder le texte en vie, de ne pas le réduire à une matière inerte. Dans Chiisakobé ou Tokyo Kaido, l’auteur, Mochizuki Minetarô, gère ses dialogues et sa narration comme ses dessins : propres et nets et sans bavures, alors qu’à l’intérieur de leurs crânes, c’est du Van Gogh, les personnages sont plongés dans des états dépressifs sévères, ou pire. Mais au lieu d’en faire un motif romantique, orageux, le chaos intérieur n’apparaît que dans quelques petites étincelles décalées. On est vraiment dans la forme de dialogues où les personnages disent...

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