L'heure au Japon

Parution dans le n°121 (juin 2022)

La mort de Shimoyama Sadanori retrouvé démembré sur une voie ferrée reste encore à ce jour un mystère. / DR Le dernier volet de la trilogie sur la capitale japonaise entamée par l’auteur britannique valait la peine d’attendre. Il aura fallu une douzaine d’années à David Peace pour qu’il mette un point final à sa trilogie consacrée à Tôkyô comme s’il avait voulu ménager le suspens le plus longtemps possible. A l’instar de ses deux précédents opus –Tokyo année zéro et Tokyo ville occupée –, l’écrivain britannique s’est intéressé à sa manière à l’une des affaires criminelles les plus célèbres de l’après-guerre au Japon : l’affaire Shimoyama. Il s’agit de la mort du premier président des chemins de fer nationaux (JNR), Shimoyama Sadanori, dont le corps a été retrouvé démembré après le passage d’une locomotive en 1949.Le mystère de sa disparition reste entier encore de nos jours, et l’auteur n’a eu aucune difficulté à s’y intéresser dans la mesure où il témoigne du climat très particulier qui régnait au Japon à ce moment-là. Le licenciement de 30 000 employés de la compagnie de chemin de fer avait contribué à faire de son patron une cible parfaite pour des syndicats de gauche très engagés alors que le pays, sous l’impulsion des forces d’occupation américaines, allait se lancer dans une chasse aux “rouges” qui marquera durablement le pays.Bien que ce soit la thèse du suicide qui ait été privilégiée pour éviter le plus de vagues possibles, la plupart des enquêteurs...

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