Faut-il voir dans les films d’animation l’illustration d’une forme de japonisme qui ne cesse de se réinventer ? Le cinéma japonais d’animation est un labyrinthe. Un formidable dédale, dont la découverte internationale initiée ces vingt dernières années avance toujours à tâtons. Car si la reconnaissance suscitée à l’étranger par l’œuvre de quelques cinéastes incontournables a marqué depuis l’orée des années 2000, un tournant dans la perception du grand public à l’égard du “dessin animé japonais”, et induit une révision opportune des discours critiques dominants, ce renversement de préjugés n’a pas vraiment permis de sortir du stade des a priori. Théorisé au début des années 2000 par l’artiste-entrepreneur Murakami Takashi, l’avènement prétendu d’un “nouveau (ou post-) japonisme”, en référence notamment à l'engouement observé à l'étranger à l'égard du dessin animé japonais, est un signe parmi d’autres de ce cheminement hasardeux. Malgré l’habileté de...