Situé en périphérie de la capitale, cet ancien site industriel réserve de très belles surprises.
Prochain arrêt, Hamakanaya”. Dès cette annonce, les touristes qui occupent la rame du train commencent à s’affairer. Les uns sortent un appareil photo de leur sac, les autres une carte touristique. La fin du voyage, au cours duquel ils ont été secoués pendant plus de deux heures depuis la gare de Tôkyô, approche.
Sitôt que le train s’arrête, ils en sortent en poussant un cri d’admiration. Une immense falaise, dont le sommet est couvert par une végétation luxuriante, surplombe la petite gare. A sa droite, la mer brille à la lueur d’un soleil taquin, et une odeur de fruits de mer grillés en provenance de la plage chatouille le nez. Des aigles tournoient dans l’azur et glapissent, les ailes presque immobiles.
Le Nokogiri Yama, “mont scie” en japonais, situé sur la côte ouest de la péninsule de Bôsô, est en effet l’un des plus grands vestiges d’une ancienne carrière de pierre au Japon. Elle a fourni du tuf volcanique à la capitale par voie maritime du XVIIIe siècle jusqu’à la fin de ses activités en 1985. Depuis cette époque, le lieu est devenu une destination pour les touristes, attirés notamment par le panorama que le sommet offre. On peut deviner la tour Tokyo Sky Tree et même l’emblématique mont Fuji au-delà de la baie de Tôkyô. Dans la liste des curiosités du coin, il y a aussi l’ancien temple bouddhiste qui se cache dans le flanc du mont avec un bouddha en pierre d’une trentaine de mètres de haut, sans oublier les fruits de mer et les bains d’eau chaude.
Pour se rapprocher du sommet, il existe deux moyens. Des chemins de randonnées ont été aménagés pour les plus courageux, et si vous n’appartenez pas à cette catégorie, un téléphérique vous transportera jusqu’au sommet. Cette balade dans les airs d’environ 5 minutes juste au-dessus de la cîme des arbres permet en effet d’observer de près cet héritage industriel où des hommes ont pioché la terre depuis la base du mont jusqu’à son sommet à 330 mètres d’altitude. Avec des jumelles, on peut deviner, à partir des traces qu’ils ont laissées, comment ils travaillaient le rocher, enfonçaient les burins, et arrachaient des morceaux de pierres. A l’arrivée au sommet, les visiteurs sont invités à découvrir, à travers une petite exposition, l’histoire du lieu, étroitement liée à celle de la ville de Kanetani.