Le premier (A 10 mn de la station Ishiyama-dera sur la ligne Keihan au départ de la gare JR d’Ishiyama) est situé, depuis l’an 747, au bord de la rivière Seta, une situation géographique qui a été une source d’inspiration pour de nombreux poètes et écrivains à travers les siècles. N’est-ce pas en ce lieu que Murasaki Shikibu aurait élaboré le premier roman de l’histoire mondiale Le dit du Genji (éd. Verdier, 2011). Dès que l’on pénètre dans l’enceinte de ce lieu sacré, il est difficile d’échapper à la présence de cette femme qui a marqué à jamais la littérature mondiale. A l’intérieur du pavillon principal, Hondô, le plus ancien bâtiment de la préfecture de Shiga et trésor national, on peut apercevoir la petite pièce (Genji no ma) dans laquelle la jeune femme a médité et travaillé à la conception de son roman. Par le passé, les femmes n’étaient pas autorisées à se rendre dans les temples, pourtant Ishiyama-dera les acceptait pour des raisons démographiques. On y trouve encore le rocher où celles qui attendaient un enfant venaient s’asseoir pour obtenir la protection divine durant leur grossesse. Entouré d’un vaste parc arboré qui, au printemps et en automne, est un pur bonheur pour les yeux, le temple mérite qu’on prenne le temps de flâner et de partir à la recherche de la statue de Murasaki Shikibu en train de rédiger son chef-d’œuvre.
L’autre grand temple, l’Enryaku-ji est implanté sur le mont Hiei depuis 788, date à laquelle le moine Saichô a reçu le droit de créer ce qui allait devenir un haut lieu du bouddhisme au Japon. Représentant de l’école Tendai, il fut l’un des plus influents centres spirituels du pays. On y arrive par téléphérique depuis la gare de Hieizan que l’on atteint soit par bus ou par train (15 mn à pied de la gare JR Hieizan-Sakamoto sur la ligne Kosei). Même s’il n’est plus aussi imposant que par le passé, le domaine reste un endroit impressionnant avec ses trois centres Tôdô, Saitô et Yokawa reliés entre eux par des chemins de randonnées qui conduisent les visiteurs au cœur d’une magnifique forêt. Il est possible d’y dormir pour vivre le temps de son séjour selon les préceptes de cette école bouddhiste. Des cours de méditation zazen sont proposés et l’on peut aussi y déguster l’excellente cuisine shôjin, végétarienne et préparée avec les produits locaux. Son gomadôfu, tofu au sésame, est une merveille. Inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, Enryaku-ji rappelle aussi que, pendant des siècles, il imposa son influence à Kyôto et ses bâtiments qui ont résisté au passage du temps témoignent de sa grandeur.