La ville de Kobayashi située au sud de l’île de Kyûshû (préfecture de Miyazaki) est un petit coin de paradis bordé de majestueuses montagnes. Coupée du monde et loin de l’agitation des villes, tout est ici réuni pour vous faire découvrir la campagne japonaise telle que vous en rêviez.
Au sud de Kobayashi se trouve la légendaire chaîne de volcans de Kirishima. Légendaire car il est dit que les dieux sont descendus pour la première fois sur terre au sommet d’un de ses volcans, celui de Takachiho-no-mine. C’est parfait, c’est le sommet du jour. Pour profiter pleinement de cette belle journée encore fraîche mais ensoleillée, il va falloir se lever tôt. Voire très tôt. 6h30 du matin, préparation du sac à dos. Passage au magasin local de bentô pour acheter l’eau et le pique-nique, il est temps de partir à l’aventure : la montagne vous tend les bras. Le parcours de randonnée choisi se passe en grande partie en forêt. Il y a quelque chose de fascinant à grimper sans toutefois pouvoir profiter pleinement du paysage caché par les arbres. L’impatience grandit doucement jusqu’au moment où l’on sort de la forêt et l’on reste bouche bée devant la beauté des reliefs qui s’offre enfin à nous. Le parcours n’est pas de tout repos mais vous sentez que c’est un paysage qui se mérite. Pour ajouter à la magie des lieux, les dieux accueillent les randonneurs avec un torii (portail traditionnel japonais qui délimite le lieu profane et sacré) de toute beauté. Enfin au sommet, «Ama-no-Saka-Hoko», la lance utilisée par les dieux pour fendre les nuages et atterrir sur terre est là, preuve de l’importance des lieux dans le folklore japonais. La météo est parfaite, toute la chaîne de volcans de Kirishima est visible. La taille et la profondeur des différentes calderas autour donnent presque le vertige. Probablement une des meilleures vues pour apprécier le bentô de ce midi. Après tant d’efforts et d’émotions, un moment de réconfort au onsen s’impose. Situé à Ebino, la ville voisine, le onsen Shiratori est le lieu idéal pour continuer de profiter d’une vue à couper le souffle tout en prenant soin de son corps et de ses jambes fatiguées. Ce moment totalement nu dans les sources chaudes est si agréable que seule la faim vous fera sortir du bain. La spécialité locale ? Probablement le très réputé bœuf de Miyazaki. Ce serait une erreur impardonnable de rater l’occasion de déguster une des viandes japonaises les plus primées aux concours nationaux.
Soirée yakiniku, barbecue japonais avec l’alcool local (traître) de patate douce. 2 heures de boissons à volonté plus tard, vous et vos amis randonneurs sentent l’envie de continuer la soirée et de goûter à l’ambiance nocturne de Kobayashi. Très bon choix. Vous vous rendez alors dans le quartier de Nakamachi qui abrite à lui seul une centaine de snacks, à savoir, comme ce nom ne l’indique pas, de minuscules bars karaoké, sans fenêtre, le plus souvent tenus par une femme, toujours appelée « Mama ». Vous ne parlez pas japonais ? Vous n’osez pas entrer ? Les rires et les chants entendus à travers les portes achèvent de vous convaincre et très vite un groupe de Japonais vous alpague et vous fait (enfin) entrer. Là… vous touchez à une culture japonaise totalement absente des magazines et émissions télé et qui fait pourtant la magie de la campagne japonaise en général et de Kobayashi en particulier. Le snack c’est là où vous chantez, trinquez, buvez, discutez, riez avec vos voisins de comptoir et découvrez une fois de plus la gentillesse et la chaleur des Japonais. Tout y est pour terminer cette journée avec des souvenirs plein la tête. Et peut-être même une envie de rester plus longtemps dans cette jolie bourgade.
Il est parfois difficile de mettre des mots sur ce qui rend ce lieu si unique. Peut-être toutes ces couleurs incroyables qui n’existent pas chez nous, ou ces montagnes si imposantes. Peut-être la gentillesse inouïe des habitants, ou la cuisine si divine. Ou encore le rythme et la qualité de vie…
Kobayashi vous offre tout cela.
Lorraine Roger