Lorsque les Japonais bafouillent, ils "se mordent la langue" (shita o kamu). Quelques révélations s'imposent. Confondant, le japonais l'est parfois sans égard pour le jeune apprenant aussi fougueux que crédule. Phonétiquement pauvre, la langue japonaise compte un nombre d'homonymes pour le moins impressionnant. Pour s'en convaincre, il suffit par exemple de consulter le Kôjien (広辞苑 : dictionnaire de référence de la langue japonaise) et de s'arrêter à kikan (きかん). On décompte en effet pour ce terme pas moins de 24 entrées et autant de sens différents. Hormis la prononciation, il n'y a aucun point commun entre 期間 (période), 季刊 (publication trimestrielle) ou encore 帰還 (rapatriement). La seule façon de faire la distinction, c'est le recours aux kanji et au sens qu'ils véhiculent. A l'oral, les caractères chinois ne sont bien sûr d'aucune aide et c'est le contexte qui lève les doutes, mais il arrive toutefois qu'il faille parfois expliquer que par exemple le "kikan" dont on veut parler s'écrit avec le "ki" de 季節 (kisetsu / saison). C'est qu'il existe quand même environ 200 kanji à pouvoir se prononcer...