Absent du pays lors du tremblement de terre, Murata Ryûsuke a décidé de participer à l’effort commun. Je ne veux pas penser à ma situation. Car ce n'est rien en comparaison de la souffrance des gens sinistrés.” Murata Ryûsuke n'était pas au Japon le jour du séisme. Il était à Paris où il faisait “de la prospection commerciale pour des clients japonais. Je travaille en free-lance et je partage mon temps entre la France et le Japon.” Le 11 mars, “je m'apprêtais à prendre l'avion pour rentrer au Japon. Je n'ai pu mesurer les dégâts qu'une fois rentré chez moi, à Atsugi à 50 kilomètres au sud de Tokyo, quand j'ai retrouvé ma mère et allumé la télévision. Mes parents étaient inquiets, mes frères et sœurs avaient dû dormir dans leurs écoles respectives parce qu'ils ne pouvaient pas rentrer à la maison. J'ai commencé à me rendre compte que la situation était grave.” Pour autant, il est resté calme. “Je ne sais si cela est dû au fait que je n'ai pas ressenti physiquement la violence du séisme. Mais je me sentais calme. J'ai passé beaucoup de temps au téléphone à rassurer des amis qui étaient très inquiets. Je peux dire que j'étais aussi triste d'une certaine manière, car je me sentais en décalage avec l'anxiété générale”, confie-t-il. Face à l'ampleur de la catastrophe, Ryûsuke a senti qu'il devait agir. Parfaitement bilingue en français, il a commencé par se porter volontaire auprès des équipes de secouristes étrangers qui avaient besoin de se faire comprendre de la population locale. Puis, des journalistes francophones l’ont contacté pour les aider à couvrir les événements. “Je suis ensuite allé à Fukushima à plusieurs reprises pour accompagner une équipe de tournage qui préparait un documentaire. De mon côté, je veux aider les gens à comprendre notre situation. Je suis Japonais. Je comprends aussi la façon de vivre des Européens. C'était important pour moi d'être un lien entre ces deux cultures si différentes.” Quelles que soient les circonstances, Ryûsuke n’a pas reculé avec toujours en lui cette force. “J'ai...