Calabash est un des rares lieux où l’on peut vivre au rythme africain grâce à son fondateur Kumazawa Fusahiro. Comme chaque soir, Kumazawa Fusahiro est assis derrière le comptoir du Calabash. Situé en plein cœur du quartier des affaires de Hamamatsuchô, à Tôkyo, le restaurant de 140 m2 au sous-sol offre un dépaysement total : des salariés en costume assis sur des tabourets primitifs savourent des bananes plantains de Côte d'Ivoire en écoutant de la musique en lingala. Autour d'eux, des divinités dogons et des tissus bogolans sont éclairés par des abat-jours en calebasses qui ont donné leur nom à ce lieu, véritable oasis africaine au milieu de la jungle tokyoïte. Le menu n'a rien à envier à un restaurant africain du quartier parisien de Château rouge. Mafe (sauce arachide) du Mali, Egusi (sauce de pistache) du Nigéria, riz au poisson Tiboudien du Sénégal, pâte de manioc Fufu ou de mil To, brochettes de crocodile, le tout arrosé de Cabernet d'Afrique du Sud ou de Guerrouane du Maroc. “Les Japonais ont tendance à penser que l'Afrique est un seul pays, mais c'est 53 Etats avec des cuisines, des langues et des cultures toutes différentes !” aime à rappeler Kumazawa Fusahiro. Dans la cuisine qui fait open bar, on aperçoit le chef Amadou Emile. “C'est mon cuistot burkinabé depuis dix ans ! Il m'a été présenté par l'ambassadeur du Burkina Faso pour qui il travaillait avant. Il est un des rares africains à avoir fait une école de cuisine en France”, explique Kumazawa Fusahiro en le regardant avec affection. “Il n'est pas musulman, mais il paraît qu'il a trois ou quatre épouses dans différents pays, quelle chance !” chuchote-t-il....