T. D. : Le succès d'un shônen repose entre autres sur la capacité de son auteur à transmettre de l'intensité. Le traducteur devient donc de fait le vecteur d'une intensité qui ne supporte pas l'approximation. Je pense notamment à Fairy Tail (éd. Pika), une série que j'ai prise en cours, sur laquelle a majoritairement travaillé Vincent Zouzoulkovsky. De ce point de vue-là, la version proposée par Vincent est remarquable et c'était un vrai défi de maintenir l'intensité, d'autant plus que le récit est dans un véritable mouvement crescendo, mené sciemment par l'auteur, Mashima Hiro, du début à la fin (voir p. 13). P. H. : Tout à fait d’accord. Vincent Zouzoulkovsky a le chic pour envoyer de l’énergie là où il faut. Quoi qu’il en soit, quand le lecteur dit, par exemple : “J’adore Fairy Tail”, en réalité il veut dire : “Je serais le premier mort en appelant “Maman !” si j’étais transporté dans cet univers, mais ça doit être trop bien puisque les personnages ont l’air de se comprendre quand ils se parlent”....