Comment avez-vous fini par travailler pour la chaîne publique de télévision NHK ? M. Y. : Au lycée, j’avais lu un livre du journaliste américain Bob Greene. J’avais été vraiment impressionnée par les idées qu’il développait comme celle de “gagner par la gentillesse” au lieu de gagner par la force. Cela m’a fait comprendre que la vie quotidienne était pleine de drames, et même de petits événements dont on pouvait parler. Cela m’a donné l’idée de faire un documentaire. J’ai écrit le scénario et je l’ai apporté à la NHK sans rendez-vous (rires). Bien sûr, on m’a pris de haut, mais un producteur qui passait par là m’a emmené dans un café voisin pour écouter mon histoire. Il a été très impressionné et m’a encouragée à passer le concours d’entrée que j'ai réussi. C'est comme ça que je suis devenue employée de la NHK. Pour moi, gagner un salaire mensuel tout en faisant ce que j’aimais était un rêve. A l’époque, on était encouragé à développer ses propres idées, alors j’ai écrit un script après l'autre. Lorsqu’il était retenu, on vous laissait le tourner. C’est ainsi que j’ai réalisé mon premier documentaire seulement six mois après mon entrée à la NHK. Au bout du compte, j’ai décidé de partir parce que je voulais être libre de réaliser mes propres projets en choisissant mes collaborateurs et en faisant les choses à ma façon. Aimeriez-vous avoir la possibilité de faire d’autres documentaires ? M. Y. : Quand j’étais à la NHK, j’ai couvert le séisme de 1995 à Kôbe. Il serait intéressant de voir comment la situation a évolué depuis sous forme d’un documentaire ou d’un long métrage. Vous avez passé...