Je crois que Senses (Happy Hour, 2015) est le seul film où vous avez utilisé des acteurs non-professionnels ? H. R. : En effet. Ils n'avaient aucune expérience préalable. Dans Shinmitsusa (Intimacies, 2012), les acteurs étaient des étudiants, donc on peut dire qu’ils étaient semi-professionnels. Vous êtes connu pour utiliser les dialogues écrits et l’improvisation dans vos films. Comment obtenez-vous le bon équilibre entre les deux ? H. R. : C’est assez difficile. Voilà pourquoi je recours surtout à des dialogues soigneusement écrits et je limite l’improvisation à des scènes particulièrement animées où l’on ne sait presque plus ce qui va se passer ensuite et où le niveau d’énergie est très élevé. Le vrai problème est de savoir comment intégrer les deux dans la même histoire alors que les acteurs bougent et agissent très différemment dans chacune des situations. En tout cas, j’écris toujours les dialogues pour les scènes les plus importantes; ceux qui représentent le cœur du film et sont utilisés pour faire avancer l’histoire. Après avoir tourné quelques longs métrages, en 2011, vous avez commencé à collaborer avec le cinéaste Sakai Kô sur un projet documentaire consacré aux survivants du séisme du 11 mars 2011. Celui-ci a abouti à trois films : Nami no oto (The Sound of the Waves, 2011), Nami no koe (Voices from the Waves, 2013) et Utauhito (Storytellers, 2013). Comment vous êtes-vous impliqué et quelle place occupe ce projet dans votre filmographie ? H. R. : Lorsque le tsunami s’est produit, je finissais Shinmitsusa. Comme beaucoup d'autres cinéastes et vidéastes, j’ai été frappé par la tragédie et j’ai voulu voir de mes yeux ce qui s’était passé dans le Tôhoku. Alors quand on m’a offert la possibilité de filmer dans cette région, j’ai immédiatement accepté. Après avoir erré dans la zone...