Comment, avec quelques mots et sans froisser son hôte, refuser du nattô au petit déjeuner. おいしいですよ。どうぞ、食べてください。 Oishii desu yo. Dôzo, tabete kudasai. C'est très bon. Allez-y, servez-vous. C'est proposé si gentiment... Mais non. Il y a des choses qui ne peuvent pas passer, qu'on ne peut accepter. C'est physique, physiologique, organique, somatique : pour certains dont je suis, le nattô est un malentendu collectif, une illusion alimentaire. Il y a ceux qui adorent, et il y a ceux comme moi qui ne comprennent pas. Surtout au petit déjeuner. Le nattô ne se mange pas, du moins c'est ce qu'on peut penser rien qu'à l'odeur que cette préparation à base de graines de soja fermentées diffuse lorsqu'on la mélange. どうですか。おいしいですか。 Dô desu ka ? Oishii desu ka ? Alors ? Vous trouvez ça bon ? Comment répondre à une telle question ? Comment ne pas se dire qu'un mensonge ici condamnerait à l'impossible pour toute la suite de son séjour : devoir avaler sa portion de nattô tous les matins. Mais comment risquer de...