L'heure au Japon

Parution dans le n°77 (février 2018)

Avez-vous une méthode ou un rituel particulier pour traduire ? M. S. : Mon rituel consiste à lire des livres le matin avant de me mettre à traduire, un peu comme un pianiste qui fait ses gammes. Ensuite, ma “méthode” consiste à me “jeter” dans la traduction, parfois sans avoir lu le manga en amont, que j’ai juste survolé quand je le paginais et que je numérotais les bulles. Quand je rencontre une difficulté, un terme que je ne comprends pas, je le mets de côté et je poursuis la traduction en le gardant dans un coin de ma tête, et souvent la solution se trouve plus loin dans le texte, ou je la trouve plus tard. Cela me rassure d’être arrivée au bout du manga, et ensuite je reprends tout depuis le début, pour affiner, et là je ne lâche pas les répliques tant que je n’ai pas trouvé une traduction satisfaisante. Ensuite, je vais revoir une ou plusieurs fois l’ensemble, mais en me concentrant sur le français et non plus sur le texte original. Quand sentez-vous qu’une traduction est réussie ? M. S. : Je me fie au rythme. Si je lis ma traduction à voix haute et que je bute sur un mot, c’est qu’il y a un problème. La sonorité est importante aussi, je veille à ne pas introduire de rime ou de répétition malvenue. Un bon rythme, une sonorité agréable, un vocabulaire riche sont en général de bons signes. Ou quand un manga humoristique me fait vraiment rire. Je pense par exemple à Heartful Company, traduit par Aurélien Estager aux éditions IMHO. J’ai trouvé sa traduction vraiment drôle. Si je me souviens bien, à un moment il y a deux fois de suite une scène de silence...

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