Installé à Ishinomaki depuis 2011, Masuda Hirofumi s’est donné pour mission de fixer le quotidien sur pellicule. Le petit atelier vitré situé dans une rue du centre d’Ishinomaki, est occupé par Masuda Hirofumi, artiste originaire de la ville de Sayama, dans la préfecture de Saitama, au nord de Tôkyô. Après avoir participé, en tant que bénévole, à des activités d’aides dans le domaine artistique après le séisme de 2011, il a décidé de s’installer définitivement ici en décembre de la même année. “A l’instar d’autres artistes japonais, j’ai ressenti ce séisme comme un événement si exceptionnel que j’ai voulu observer la ville en venant y vivre”, se justifie-t-il. Depuis, il ne cesse de travailler autour du même thème : “Mémoires citoyennes autour des repas”. Son œuvre représentative intitulée “Série de cantines” vise à montrer, en détail, les scènes quotidiennes de repas et de citadins dans leurs différents environnements. C’est un vaste projet pour conserver et révéler un large panel de souvenirs individuels, mais aussi la mémoire des quartiers qui s’effacent avec le temps. Tout cela au travers d’instantanés de repas, indispensables pour tout le monde, au-delà des différences sociales, raciales, ou religieuses. Pour cet artiste, tout a commencé avec un vieil appareil photo utilisé en primaire qu’il avait laissé dans sa maison natale. A cette époque, il prenait des photos d’avions et de paysages de la base militaire voisine d’Iruma. Il l’avait également utilisé lors...