L'heure au Japon

Parution dans le n°89 (avril 2019)

Ce matin-là, il fait froid et une pluie fine tombe sur les épaules. L’étape de Hakone Hachiri n’a pas volé sa réputation de chemin contraignant. D’énormes pavés irréguliers forment la voie peu confortable de Sakaichi-zaka, une pente étroite qui se trouve sur le dit chemin et offre de multiples occasions de se tordre les chevilles. Difficile d’imaginer qu’il y a quelques centaines d’années, il s’agissait d’une route très fréquentée, d’une quasi autoroute, par laquelle transitaient des voyageurs chargés, des chariots débordant de marchandises, des chevaux et des personnes de haut-rang transportées sur des palanquins. Mais continuons. Les cèdres centenaires qui bordent le chemin dégagent un agréable parfum de bois mouillé. Automne oblige, les feuilles des arbres ont viré aux teintes jaunes, rouge et ocre et nous font presque oublier le pavé humide qui jusqu’à présent ajoutait une difficulté supplémentaire à la marche. Owada Kôichi, spécialiste de l’histoire du Tôkaidô et directeur de l’ancien point de contrôle de Hakone transformé aujourd’hui en musée, sort alors une paire de sandales en paille de riz de son sac à dos : “Ce sont des waraji, explique-t-il. A l’époque d’Edo, les voyageurs les utilisaient pour ne pas glisser sur les pavés et c’était très efficace....

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