Evoquer un son, mais aussi un lieu, une personne, une action, exprimer un état, une humeur… Quelques syllabes et le tour est joué.
Avec pratiquement n’importe quel manga le lecteur peut éprouver l’efficacité des onomatopées de la langue japonaise pour exprimer un son, une action, une ambiance, une sensation ou même un sentiment. Mais ces petits bruits du langage dépassent largement le cadre de la bande dessinée pour envahir le quotidien des Japonais et décrire au mieux leur réalité. Leurs conversations en regorgent et certains dictionnaires en font une spécialité. Concises et évocatrices à souhait, les onomatopées japonaises sont par ailleurs très simples à utiliser. De façon isolée, elles ont l’effet d’un instantané, mais on les retrouve aussi très souvent dans des phrases complètes, côtoyant sans complexe substantifs, verbes, adjectifs et autres adverbes.
Pour exprimer l’état étincelant de l’intérieur de l’aéroport qui brille de toute part sous nos yeux à peine réveillés, cela donne par exemple :
到着した空港の中はどこもピカピカで、感心しました。
Tôchaku shita kûkô no naka wa dokomo pika pika de, kanshin shimashita.
A mon arrivée, l’intérieur de l’aéroport brillait de partout, j’en étais tout admiratif.
Une autre utilisation des plus fréquentes est celle qui consiste à faire suivre l’onomatopée d’un verbe afin de former une locution verbale. La plupart du temps, c’est le verbe faire (suru/する) qui s’y colle :
日本の人とはじめて対面する時にはドキドキするものです。
Nihon no hito to hajimete taimen suru toki ni ha dokidoki suru mono desu.
Lors d’une première rencontre avec un Japonais, il y a de quoi avoir le cœur qui palpite.
La forme verbale se construit également parfois avec d’autres verbes, l’onomatopée servant alors à renforcer leur sens :
少しでも早く日本が見られるようにセカセカ急いで出口の方へ向かっていました。
Sukochi demo hayaku nihon ga mirareru yô ni seka seka isoide deguchi no hô e mukatte imashita.
Pressé par l’envie de voir enfin le Japon, je me précipitai vers la sortie.
Trésor d’une langue bien vivante, les onomatopées sont à employer sans modération. Vous en découvrirez bien d’autres.
Pierre Ferragut
Pratique :
Le mot du mois
着陸 (chakuriku) : atterrissage
目が覚めたら飛行機がもう着陸していた。
Me ga sametara hikôki ga mô chakuriku shiteita.
Quand je me réveillai, l’avion avait déjà atterri.