Comme le rappelait si bien Dominique Rivolier dans son excellent Rires du Japon [éd. Philippe Picquier, 2005], “quand, au XVIe siècle, les premiers étrangers mirent le pied sur l’île du Soleil-levant, grande fut leur surprise en découvrant le sourire aimable des Japonais quelles que soient les circonstances. Comment comprendre qu’il ne s’agissait pas de moquerie, mais de politesse. C’est certainement, encore aujourd’hui, le comportement le plus déroutant pour un Occidental peu familier des mœurs nippones.” Cette réflexion est aussi valable au sujet de bien d’autres attitudes des Japonais qu’il est parfois difficile d’analyser et de rendre en français. C’est le cas notamment de setsunai kimochi, expression à la mode actuellement dans l’archipel. Elle désigne un état d’esprit entre mélancolie et tristesse, une sorte de pincement au cœur que les Japonais peuvent ressentir en regardant des téléfilms coréens ou en pensant au personnage de manga Doraemon. Le terme qui illustre ce sentimentalisme typiquement japonais peut-il s’exporter au même titre que kawaii ou mottainai ? se demande le bimensuel Brutus qui s’intéresse de près à cette tendance. La réponse ne viendra pas tout de suite. Il faudra attendre encore un peu.
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