BIBLIOGRAPHIE Rencontre avec un dieu
Il est important de comprendre que Tezuka Osamu n’est pas le fondateur de l’animation japonaise. Cependant, le travail de Tezuka révolutionna le secteur en transférant des formes reconnues d’expression cinématographique du grand écran vers ses bandes dessinées et ses dessins animés”, explique Otomo Katsuhiro dans l’avant-propos de cet ouvrage signé Helen McCarthy. En quelques mots, le créateur d’Akira résume parfaitement le travail de celui qui a notamment créé Tetsuwan Atomu [Astro le petit robot] que l’on retrouve sur la couverture du livre, mais aussi sur la plupart des ouvrages ou magazines qui veulent aborder le manga ou l’anime. Le personnage est devenu le symbole de ces arts populaires japonais tandis que Tezuka est présenté comme “le dieu du manga”. Dans son livre très richement illustré, Helen McCarthy dresse son portrait, en s’attachant à montrer les moments charnières dans la vie et l’œuvre de ce génie qui a fait rêver et pleurer des millions de personnes. S’il a réussi à séduire tant de monde, c’est qu’il a su inventer de nouvelles façons de raconter des histoires. Même s’il a connu des échecs et des difficultés liées à “un sens des affaires qui n’était pas à la hauteur de son talent”, l’auteur de Black Jack et autres Janguru Taitei [Le Roi Léo] est tout de même parvenu à les surmonter grâce à une imagination sans limites. Il ne faut donc pas s’étonner de voir qu’il reste 20 ans après sa mort une référence. Le livre de Helen McCarthy nous en fait la démonstration.
Gabriel Bernard
Référence :
Osamu Tezuka, le dieu du manga, Helen McCarthy, trad. de l’anglais par Jean-Paul Jennequin, éd. Eyrolles, 32 €.
www.editions-eyrolles.com
HISTOIRE L’animation comme vous ne l’avez jamais lue
Ceux qui croient encore que l’animation japonaise est née avec Tetsuwan Atomu [Astro le petit robot] en seront pour leurs frais. Si le personnage imaginé par Tezuka Osamu figure en bonne place sur la couverture de l’excellent ouvrage de Brigitte Koyama-Richard, un examen plus rigoureux nous permet de découvrir une estampe d’Utagawa de 1858. Un choix qui résume l’état d’esprit de l’auteur qui a cherché dans ce livre très documenté à montrer le cheminement historique qui conduit le Japon à devenir l’un des principaux producteurs de dessins animés de la planète. Comme elle l’avait fait dans son précédent ouvrage, Mille ans de manga (éd. Flammarion, 2007), l’auteur s’appuie sur de nombreuses études parues au Japon et des entretiens avec les principaux créateurs d’anime pour étayer son propos. Cela rend le livre très vivant et lui permet de ne pas tomber dans le travers du livre scientifique qui se perd dans les notes et les références. Le style est alerte et les quelques 500 illustrations qui illustrent son propos donnent à l’ensemble une cohérence et un plaisir de lecture dont on ne se lasse pas. Ce voyage dans l’histoire de l’animation nippone mérite de figurer dans la bibliothèque du fan, mais aussi dans celle de celui qui ne veut pas mourir idiot.
Odaira Namihei
Référence :
L’animation japonaise du rouleau peint aux pokémon, Brigitte Koyama-Richard, éd. Flammarion, 40 €.
http://editions.flammarion.com
DICTIONNAIRE Avec les géants du dessin animé
Il faut, dit-on, savoir se faire attendre. Manga Impact ! s’est fait attendre. Annoncé au lendemain de l’exposition éponyme organisée, en 2009, à l’occasion du Festival de Locarno, l’ouvrage a été long à sortir. Il est dé-sormais disponible et il serait inconvenant de se dire qu’il arrive trop tard. Il mérite en effet qu’on s’y arrête, en particulier si l’on ne possède aucune connaissance dans le domaine de l’animation. Contrairement à ce que laisse entendre son titre, ce livre parle avant tout d’animation et se présente sous la forme d’un guide très bien illustré des principaux créateurs et de leurs réalisations. Un joli cadeau à faire pour Noël.
G. B.
Référence :
Manga impact !, sous la direction de Carlo Chatrian et Grazia Paganelli, éd. Phaidon, 39,95 € – www.phaidon.com