Présent à Tôkyô, le vendredi 11 mars 2011 à 14h46, lorsque la terre s’est mise à trembler, Watanabe Kenichi a vécu, comme bon nombre de Japonais, la catastrophe via la télévision. “Quand j’ai appris qu’une explosion avait touché un réacteur de la centrale de Fukushima Dai-ichi, j’ai stoppé mon travail et pris la décision de rentrer en France. Alors que tous les accès à Tôkyô étaient bloqués, la télévision ne disait rien de l’état d’alerte maximum dans lequel nous semblions nous trouver. Je me souviens avoir été dominé par une peur noire, par le sentiment d’être contrôlé par une force que je ne pouvais identifier. C’est cette expérience sur place qui m’a poussé à réaliser un film sur Fukushima”, raconte le réalisateur. Ce dernier a donc décidé de prendre sa caméra pour aller à la rencontre de ceux qui ont subi les conséquences de cet accident sans précédent dans l’histoire du Japon. Dans un pays où le mythe de la sécurité était profondément enraciné dans les têtes, Fukushima a eu un effet dévastateur d’autant plus important que les médias n’ont pas joué leur rôle (voir Zoom Japon n°24 d’octobre 2012). C’est ce que rapporte le documentaire de Watanabe Kenichi diffusé sur Arte le 5 mars à 22h25 dans le cadre d’une programmation spéciale consacrée à cet événement. Il donne non seulement la parole aux victimes, mais il a aussi recueilli de nombreux avis de spécialistes afin de mieux établir la réalité de la situation sur place et de rappeler que deux ans après la tragédie, rien n’est réglé et que l’ensemble de l’humanité est concerné. Un film engagé à ne pas manquer.
Odaira Namihei
Télévision :
Le monde après Fukushima, de Watanabe Kenichi (77 mn). Mardi 5 mars à 22h25 sur Arte
Fukushima, chronique d’un désastre annoncé, de Suzuki Akio et Nakai Akihiko (47 mn). Jeudi 7 mars à 22h50 sur Arte.