“C’est au Ministère de la Guerre qu’il appartient de définir une politique ad hoc de traitement de l’immigration juive qui fut officiellement adoptée à la fin 1938 en réunion inter-ministérielle, et qui stipulait notamment que les résidents juifs au Japon ou dans les territoires sous contrôle devaient être traités sur les mêmes bases que les autres ressortissants étrangers, qu’ils ne devaient faire l’objet d’aucune mesure d’expulsion particulière”, peut-on lire dans cet ouvrage étonnant signé Michel Wasserman et Nassrine Azimi. Les deux auteurs y racontent l’histoire de Leo Sirota et sa fille Beate dont les destins sont intimement liés au Japon. Le premier, pianiste virtuose, s’est installé au Japon pour fuir les persécutions dont les Juifs étaient victimes en Allemagne. Il y a formé une génération de pianistes et a pu exercer sa passion sans être inquiété. La seconde, élevée au Japon, a rédigé une partie de la Constitution japonaise adoptée en 1947 sous la houlette des forces d’occupation américaines. Deux histoires extraordinaires et méconnues que nous rapportent les deux auteurs avec talent et passion.
Référence :
Le Dernier bateau pour Yokohama, de Michel Wasserman & Nassrine Azimi, éd. Le Ver à soie, 12€, www.leverasoie.com