Implanté depuis 1980 dans la capitale française, Toraya s’est bâti une solide réputation chez les gourmets.
Toraya, que l’on pourrait traduire par la maison du tigre, est une institution au Japon. Fondée au début du XVIème siècle à Kyôto par la famille Kurokawa qui continue de la diriger – c’est aujourd’hui la dix-septième génération -, la pâtisserie est devenue fournisseur officiel de la famille impériale. Lorsque la cérémonie du thé s’est répandue sous l’influence des moines bouddhistes, le recours aux pâtisseries (wagashi) s’est popularisé et Toraya a ainsi pu prospérer et devenir la grande référence en la matière.
Outre la qualité de ses préparations, la marque de fabrique de Toraya, c’est sa poésie. Ses gâteaux sont élaborés comme des haiku, ces poèmes courts qui font référence à une saison. Ses wagashi portent ainsi des noms qui évoquent des saisons et sont commercialisés en fonction de celles-ci. Au printemps, on peut se régaler avec l’Iwane no tsutsuji (l’azalée du creux du rocher) tandis qu’Uchimizu (un brin de fraîcheur) lui succède en été avant de céder sa place à Hatsukari (premières oies sauvages) à l’arrivée de l’automne.
Un autre point fort des pâtisseries de Toraya consiste à éveiller tous les sens de celui qui a la chance de les déguster. Le goût est évidemment priviligié grâce aux saveurs qui régalent le palais. L’odorat n’est pas oublié avec les parfums subtils qui se dégagent des différents ingrédients . Le toucher est lui aussi sollicité notamment lorsque le gâteau est en bouche. Sa texture délicate provoque de belles sensations sur la langue. Les wagashi sont également un plaisir pour les yeux. Les formes et les couleurs sont là pour figurer quelques paysages oniriques qui nous entraînent dans des univers lointains. Enfin, l’ouïe du gourmet est mise à contribution grâce aux noms poétiques qui évoquent les saisons et les légendes historiques.
Tout cela a contribué à forger la réputation de ce pâtissier qui attire un nombre croissant de clients dans sa boutique parisienne. Mme Ichihara, sa directrice, note aussi que les clients résidant hors de France se font de plus en plus nombreux.
Les Sakura mochi préparés pour la fête de filles du 3 mars et les kashiwa mochi pour la fête des garçons (5 mai) restent très prisés par les familles japonaises et franco-japonaises de la capitale. Le menu de midi (24,90€) servi entre 12h et 14h30 (15h le samedi) qui change tous les mois est accompagné de wagashi et de thé vert .
Ozawa Kimie
Pratique pour s’y rendre :
Toraya -10 rue St-Florentin 1er Paris
Tél. 01 42 60 13 00 – Tous les jours (sauf le dimanche) de 10h30 à 19h.