Le jury composé de lecteurs s’est réuni pour récompenser le meilleur roman et
le meilleur manga de l’année.
Pour la troisième année consécutive, le Prix Zoom Japon, qui récompense le meilleur roman et le meilleur manga publié en France, sera remis lors du Salon du livre de Paris du 21 au 24 mars. L’objectif est de rendre hommage à une œuvre et son auteur, mais aussi au travail du traducteur et de l’éditeur sans lesquels l’ouvrage n’aurait pas pu atteindre les lecteurs francophones. C’est la raison pour laquelle ces trois acteurs sont récompensés. L’auteur et le traducteur reçoivent une somme d’argent et l’éditeur des encarts publicitaires gratuits pour promouvoir son catalogue de titres. Ce n’est pas la rédaction de Zoom Japon qui décerne le prix, mais un jury composé de lecteurs. Sur les 183 candidatures reçues, 4 ont été retenues pour participer à cette aventure littéraire. Au cours des six derniers mois, les heureux élus ont reçu des dizaines de livres qu’ils ont lus dans le but de déterminer le meilleur d’entre eux dans chacune des deux catégories.
Le 22 février, les quatre membres du jury se sont réunis dans les locaux de Zoom Japon afin de délibérer. Chacun des jurés est venu avec sa liste de favoris dans l’espoir de voir leur livre préféré être couronné au terme des discussions. Cette année, dans la catégorie des romans, un ouvrage a fait la quasi unanimité dès le premier tour. Le recueil de nouvelles L’Âme de Kôtarô contemplait la mer de Medoruma Shun traduit par Myriam Dartois-Ako, Véronique Perrin et Corinne Quentin chez Zulma a séduit non seulement par la qualité de son écriture, mais aussi et surtout par l’extrême sensibilité qui s’en dégage. “Malgré la tristesse de nombreux passages, il y a toujours une lueur qui attire le lecteur vers d’autres horizons”, explique l’un des jurés.
Dans la catégorie manga, la discussion a été un peu plus animée, car chacun des jurés avait un favori différent. Les échanges ont toutefois permis de faire émerger assez rapidement un livre : Nobles paysans de Arakawa Hiromu traduit par Fabien Vautrin & Maiko-O chez Kurokawa. Principales qualités mises en avant par les jurés, la capacité de surprendre le lecteur et le plaisir que sa lecture procure. Unanimes pour dire que la couverture de ce manga n’incite pas à l’ouvrir, les membres du jury ont tout de même décidé au troisième tour de lui décerner le Prix Zoom Japon, car c’est une œuvre “pleine de finesse et d’humour. Audacieuse, elle est susceptible de séduire un large public”. Une nouvelle fois, le jury du Prix Zoom Japon aura lui aussi fait preuve d’une certaine audace en donnant ses suffrages à des ouvrages surprenants qui soulignent la vivacité de l’édition de livres japonais en France.
Odaira Namihei
Le Prix spécial du Jury
Lors des délibérations, plusieurs membres du jury ont exprimé leur envie de récompenser le travail éditorial accompli par certaines maisons d’édition qui prennent des risques et s’engagent à fond dans la défense d’un titre ou d’un auteur. Pour permettre de mettre en valeur cet engagement, le jury du Prix Zoom Japon 2014 a décidé de créer le Prix spécial du jury dont la vocation est d’encourager ces éditeurs courageux.
Dans la catégorie des romans, c’est La Centrale en chaleur de Takahashi Gen’ichirô publié par Books Editions et traduit par Sylvain Cardonnel qui a été choisi par le jury. L’originalité du style, la force de l’œuvre ont séduit les jurés qui ont voulu saluer le travail de Books Editions qui a su “donner sa chance à une œuvre remarquable mais sans doute difficile d’accès”.
Côté manga, Poissons en eaux troubles de Katsumata Susumu paru chez Le Lézard noir et traduit par Miyako Slocombe a été désigné par le jury comme un ouvrage d’utilité publique pour lequel l’éditeur poitevin a joué un rôle très important. “Sans lui, nous serions passés à côté d’un chef-d’œuvre”.