Je rêvais de maîtriser le métro parisien comme je le faisais avec celui de Tôkyô. Et finalement les réseaux RATP sont si simples que je n’ai pas mis beaucoup de temps à le comprendre. Quand j’ai découvert la carte orange à l’époque, je me sentais libre comme l’air, et encore aujourd’hui c’est pareil avec le Navigo, malgré son tarif qui ne semble pas connaître de limite ce qui me chagrine de plus en plus. Je ne triche jamais avec mon titre de transport, car une fois par inadvertance j’ai pris un RER avec un ticket de métro et j’ai dû payer une amende exorbitante. C’est tellement sévère que j’ai envie de me faire rembourser mon Navigo les jours de grève. Au Japon, le transport est extrêmement cher, mais le contrôle se fait uniquement pour nous faire compléter la somme qui manque.
Quant aux passagers, j’ai d’abord été impressionnée par le nombre de personnes qui lisaient dans le métro. Je me disais que c’était un véritable pays littéraire. Aujourd’hui, beaucoup de ces bouquins ont été remplacés par les téléphones portables, comme à Tôkyô.
Sinon dans l’archipel, je n’ai jamais vu de femmes avec une poussette attendre une aide devant un escalier. C’est bien sûr à cause du manque d’escalator ou d’ascenseur mais ce qui m’étonne le plus est que la plupart d’entre elles ne font aucun effort pour tenter de la lever et comptent sur autrui. Parfois même, leurs sacs accrochés ont l’air plus lourds que leur enfant. Cela me semble très français ! En même temps je suis toujours touchée par le fait qu’elles trouvent chaque fois des bras pour les soulager !
Le métro, ce n’est qu’un transport souterrain mais il reflète bien sa ville. Ce métro qui sent mauvais, qui est sale, bruyant, et qui connaît régulièrement des incidents techniques… Je ne sais pas si je suis fière de le dire, mais je m’y suis bien habituée et je pense faire partie de son paysage en me maquillant même dedans à côté de femmes africaines en train de mettre leur crème pour les mains.
Koga Ritsuko