Conscient de la nécessité d’offrir une plus grande information, l’Ishinomaki Hibi Shimbun étoffe son offre.
Pour fêter son centenaire, notre journal Ishinomaki Hibi Shimbun, a ouvert, en 2012, une “Station de liaison” (kizuna no eki) dans le quartier de Chûô à Ishinomaki. Trois ans, jour pour jour après le séisme, nous avons lancé Ndaccha, un mensuel consacré à la vie locale distribué gratuitement aux 50 000 foyers d’Ishinomaki. La région étant sur le point de passer de la phase de reconstruction à celle de la renaissance, ce magazine a pour objectif de fournir des informations aussi riches que variées.
Notre “Station de liaison” se situe au croisement des deux grandes rues, Aitopia-dôri et Hashi-dôri, dans l’ancien bâtiment de Hoshino Box Pia. Au rez-de-chaussée, on trouve l’antenne d’informations que nous avons baptisée Ishinomaki NEWSée, et à l’étage le Résilience Bar dont la vocation est d’être un salon communautaire. Le terme “résilience” est un mot-clé qui implique une authentique potentialité de changement. En d’autres termes, ces locaux ont pour vocation d’être des lieux de renaissance et d’évolution pour toute la région.
Dans les locaux de NEWSée sont exposés des photos et des documents conservés par notre journal depuis un siècle. On y trouve non seulement des livres, des archives sur l’histoire régionale, mais aussi des photos de la région prises juste après le séisme ainsi que les journaux muraux, écrits à la main que nous avons réalisés au lendemain du séisme lorsque nos rotatives ne fonctionnaient plus et ont été diffusés dans les centres de réfugiés pendant 6 jours après la catastrophe.
Un espace de travail a également été aménagé pour accueillir la salle de rédaction des “journalistes en herbe” en charge de la version de l’Ishinomaki Hibi Shimbun destiné aux enfants et publié par Kids Media Station. “Notre mission est de transmettre le flambeau de l’histoire et de la culture d’Ishinomaki que nous avons hérités de nos anciens”, assure Takeuchi Hiroyuki, gérant de la Station de liaison et directeur exécutif de l’Ishinomaki Hibi Shimbun. Pour lui, cela ne fait aucun doute. L’avenir de la région en reconstruction est tout tracé.
Le séisme a complètement bouleversé la structure locale. Les petits commerçants et les restaurants qui se trouvaient au bord du littoral ont dû se déplacer à l’intérieur des terres. Nombreux sont ceux qui ne savent plus où leurs commerces préférés se sont réimplantés. C’est pour répondre à ce genre de questionnement que le mensuel Ndaccha a vu le jour, son credo étant de “recréer des liens entre les gens, les commerçants et les quartiers”.
Le magazine propose des dossiers spéciaux sur l’histoire, la culture, les personnalités de la région, avec des articles variant selon la saison, ainsi que des articles concernant les activités scolaires. On y trouve aussi la présentation de restaurants, de salons de coiffure, d’agences immobilières qui peuvent parfois offrir des bons de remise. Illustré notamment par des photos d’enfants qui respirent la santé, le nouveau mensuel veut mettre en avant les habitants de la région.
Dans son premier numéro, il met l’accent dans un dossier spécial sur les attraits des mascottes des trois quartiers de la ville. On sait qu’aujourd’hui les collectivités locales font de gros efforts pour se doter de ce genre de mascotte pour attirer l’attention du public et susciter un engouement à leur égard. On peut citer le cas de Kumamon dont l’existence a permis de donner une nouvelle image beaucoup plus fraîche à Kumamoto et sa région dans l’île de Kyûshû. Un autre article parle des activités scolaires et met en lumière Les Peanuts, fameux groupe de pom-pom girls du lycée Kôbunkan. D’autres pages sont consacrées aux différentes fêtes printanières qui se déroulent tout au long de la saison. On trouve également des informations et des recettes de gâteaux.
Publié au format A4, avec 32 pages en couleurs, le nouveau mensuel sort le 20 de chaque mois. S’appuyant sur un système de distribution directe, il est envoyé à quelque 50 000 foyers et entreprises, y compris les familles de réfugiés, sur un total de 79 000 qui représentent l’ancienne ville d’Ishinomaki, la ville Higashi-Matsushima et Onagawa. Pour les entreprises et les commerçants, ce média constitue un moyen publicitaire idéal et très efficace pour toucher un public large et captif. C’est d’autant plus important que leur bonne santé garantit celle de la région dans son ensemble.
Lors du séisme, nous avons compris combien l’information était aussi importante que la nourriture. Voilà bien pourquoi l’Ishinomaki Hibi Shimbun est bien décidé à ne pas cesser d’informer les habitants d’une façon la plus large possible et par tous les moyens.
Ohmi Shun
Comme nous vous l’avions annoncé dans notre précédent numéro, nous entamons la publication d’une série d’articles rédigés par l’équipe de l’Ishinomaki Hibi Shimbun dans le but d’informer les lecteurs sur la situation dans l’une des villes les plus sinistrées. Malgré ses difficultés, ce quotidien local continue à enquêter et à apporter chaque jour son lot de nouvelles. Si vous voulez le soutenir dans sa tâche, vous pouvez vous abonner à sa version électronique pour 1000 yens (7 euros) par mois : https://newsmediastand.com/nms/N0120.do?command=enter&mediaId=2301