Yufuin no mori
C‘est un train tout en rondeur dans lequel on a tout de suite envie de monter quand on le voit pour la première fois. Il dessert deux cités thermales radicalement différentes l’une de l’autre. La première, Yufuin, a donné son nom au train vert. C’est une petite ville très agréable où il fait bon se promener. On quitte très vite son centre pour plonger dans la campagne et les rizières. En chemin, on croise de nombreux ashiyu (bains de pieds d’eau chaude).
Le premier d’entre eux se trouve sur le quai de la gare près de la sortie principale. On en trouve un peu partout ailleurs. Ils sont bien sûr gratuits. Des distributeurs de serviettes (200 yens) sont à votre disposition si vous n’avez pas sur vous de quoi vous essuyer. La seconde ville vers laquelle ce charmant train vous entraîne s’appelle Beppu, symbole de l’industrie du thermalisme dans l’archipel. Il est très facile de savoir quand vous approchez de Beppu. L’odeur du soufre y est très forte.
Le train, lui, n’en a cure. Il vous transporte tranquillement jusqu’à votre destination. C’est à vous de choisir l’atmosphère qui vous sied le mieux. Malgré tout, Yufuin conserve notre préférence. De nombreux bains vous y attendent comme le Musôen à 20 mn de la gare et son magnifique bain en extérieur et sa vue imprenable sur la montagne. Mais il y en a bien d’autres encore.
Odaira Namihei
Tôhuku Emotion
Dans le but de soutenir le retour des touristes dans les régions sinistrées, JR East a lancé, au printemps 2014, ce train restaurant entre Hachinohe et Kuji, au nord-est de l’archipel. A l’instar de l’Orenji shokudô exploité sur l’île de Kyûshû, il s’agit à la fois de mettre en avant des paysages fantastiques notamment le long de la côte Pacifique et de promouvoir un savoir-faire culinaire. Les wagons sont aménagés pour permettre aux voyageurs d’avoir une vue sur les paysages tout en dégustant une cuisine haut de gamme en deux temps. A l’aller (départ : 11 h05), le déjeuner servi jusqu’à Kuji (12h52). Et au retour (départ : 14h20), le buffet des desserts à savourer jusqu’à Hachinohe (16h05). Ce train circule le week-end et les jours fériés. Pour en profiter, il faut compter 11 300 yens l’aller-retour, en pensant à réserver le plus rapidement possible, car les places s’arrachent déjà comme des petits pains. On peut reprendre le train aussi souvent que l’on veut, car le menu change tous les trois mois, s’adaptant ainsi aux produits de saison. Les repas sont aussi servis dans une vaisselle produite artisanalement dans la région. De quoi satisfaire l’ensemble des acteurs de cette région qui a beaucoup souffert de la catastrophe du 11 mars 2011. Comme son nom l’indique, ce train engendre une véritable émotion chez les voyageurs, mais aussi chez les habitants heureux de voir les touristes revenir.
Odaira Namihei
Koshino Shu * Kura
Mis en service en mai 2014, cette nouvelle rame a un nom qui est déjà tout un programme. Shu, c’est le saké.
* fait penser au caractère du riz, au flocon de neige et Kura, c’est à la fois l’entrepôt ou la brasserie de sake. C’est donc à un voyage centré sur les spécificités de cette région rizicole auquel les voyageurs sont conviés entre Takada et Tôkamachi (ligne Iiyama). En sirotant tranquillement leur saké choisi parmi les meilleurs du terroir, ils pourront profiter de la vue sur la mer du Japon sur fond de jazz interprété en live. Ils passeront ainsi par Oumigawa, la gare la plus proche de la mer et se régaleront de la cuisine locale servie à bord. Toutes les gares desservies par ce nouveau train ont aménagé leurs quais pour accueillir les passagers dans un cadre harmonieux. Un aller-retour coûte 13 600 yens.
Odaira Namihei
SL Ginga
Le 12 avril 2014, une semaine après la remise en service des lignes Kita Riasu et Minami Riasu exploitées par la petite société Sanriku Tetsudô dans les zones côtières les plus touchées par le tsunami du 11 mars 2011, JR East a inauguré ce train spécial directement inspiré par l’univers de Miyazawa Kenji et de sa nouvelle Train de nuit dans la voie lactée (éd. Le Serpent à Plumes). La compagnie, qui a beaucoup à se faire pardonner dans cette région sinistrée en raison de ses tergiversations à relancer certaines lignes endommagées, a tout de même réussi à créer un train extraordinaire qui parcourt les 90,2 km entre Hanamaki et Kamaishi en 4h30, avec un arrêt de 70 mn à Tôno. Cette dernière ville est célèbre parce qu’elle abriterait des kappa, ces petites êtres espiègles toujours prêts à faire de mauvaises blagues. L’atmosphère rétro qui rappelle la fin des années 1920 est particulièrement bien réussie, ce qui permet de plonger dans l’univers de cet auteur très connu dans l’archipel. A l’extérieur les wagons bleus ornés de décorations couleur or se détachent parfaitement dans ce paysage verdoyant ou enneigé selon le moment où vous l’empruntez. Si vous voulez participer à cette expérience à bord du train tiré par la C58 239, il faut réserver l’une des 176 places en vente. Il circule principalement le week-end et les jours fériés. Il bénéficie déjà d’une grosse cote de popularité.
Odaira Namihei