Je rêvais de vivre en France et d’aller à une “boum” comme dans les premiers films de Sophie Marceau, idole de ma jeunesse. J’étais collégienne et j’ai même appris par cœur à chanter et à jouer au piano la bande originale.
Six ans plus tard, je me suis installée en France. Un jour, j’ai vu des ballons accrochés sur la porte de ma voisine. Une boum ? En fait non. On m’a dit qu’elle organisait une petite “fête” pour son anniversaire. Une autre fois, je me suis retrouvée dans une grande soirée. Une boum ?! Cette fois-là non plus. C’était une “fête” pour les 40 ans d’un ami. Alors, c’est quand la boum ? A ce moment-là, j’ai compris qu’une boum était une fête organisée par les adolescents. Je n’avais plus l’âge pour y participer…. mon rêve s’est ainsi brisé brutalement.
Par contre, j’ai connu beaucoup de fêtes d’anniversaire en France. J’ai l’impression que c’est un moment assez important dans ce pays, ce qui n’est traditionnellement pas le cas au Japon. Dans l’archipel, sauf pour les enfants, on organise rarement de fête. Dans le meilleur des cas, on dîne ou on prend un verre avec quelques proches. Moi-même, je suis peut-être extrême, mais je n’ai pas l’habitude d’appeler ma famille lors de leur anniversaire et on ne m’appelle pas non plus. Quant à mon père, il n’a jamais retenu la date de naissance des membres de sa famille. En revanche, ma belle famille en France ne manque jamais les anniversaires. Mon mari me dit souvent d’appeler telle personne pour lui fêter son anniversaire. Une année, ma belle-mère m’a téléphoné le lendemain de son anniversaire pour me dire qu’elle m’enlevait un point car je ne l’avais pas appelée. Sur le coup, je ne savais pas quoi dire et je lui ai demandé combien de points il me restait… Je suis sûre d’avoir épuisé tous mes points. Aujourd’hui je rêve d’être exemptée de cette coutume !
♪ Dreams are my reality,The only kind of real fantasy…
Koga Ritsuko