Maeda Haruyo n’a pas toujours le temps de préparer la cuisine. Comme d’autres Japonaises, elle a une solution.
La journée d’une shufu, autrement dit d’une mère au foyer, est très chargée. En plus quand on travaille, on n’a pas beaucoup de temps pour préparer le dîner, surtout pour des enfants affamés. D’habitude, je prépare le repas principal à l’avance comme Nikujaga (Mijoté de pommes de terre à la viande), curry, pot-au-feu, gyûdon (bol de riz au bœuf), etc. Mais je n’ai pas souvent le temps de préparer le fukusai (plat d’accompagnement). Dans ce cas-là, en rentrant du travail, je passe par un supermarché où il y a tout, que j’appelle mon sauveur !
Au rayon libre-service d’agemono (fritures), on trouve plusieurs sortes de croquettes de pomme de terre (nature, au curry, à l’algue hijiki, etc.), des tempuras de crevette, de pomme de terre, de citrouille, ou encore de chinchard (aji) qui coûtent environ 70 yens la pièce. A côté, on trouve des plats prêts à réchauffer pour environ 400 yens. Il y a des okonomiyaki (voir Zoom Japon, numéro 44), des tendon (bol de riz aux tempuras), des yakisoba (nouilles sautées), des pâtes ou du gratin. Ensuite, le rayon de sushi nous attend avec des parts pour une personne ou pour une famille entière à des prix beaucoup moins élevés qu’au restaurant. Puisque chaque supermarché a sa cuisine dans son magasin, tous les plats sont dekitate (tous frais) et avec un peu de chance on peut même acheter des tempuras tout chaud ! Aussi comme les traiteurs ne peuvent pas les garder jusqu’au lendemain, pour tout vendre le jour même les prix baissent à la fin de la journée, vers 18h30 – 19h, 5 croquettes passent à 200 yens au lieu de 350 yens ! Cela m’aide beaucoup aussi !
J’en profite aussi lorsque je déjeune seule le jour où je ne travaille pas. C’est sympa de manger dans un fast food de temps en temps, mais les traiteurs des supermarchés proposent des plats variés et plus équilibrés.
Ce système nous aide aussi pendant la période de shôgatsu (jour de l’an), événement le plus important pour les Japonais. C’est une fête de famille comme Noël en France. Pour cela, il faut préparer des plats spéciaux appelés osechi ryôri. C’est un peu comme les bentô, mais le contenu est plus riche et luxueux. Si on le fait soi-même, il faut environ une semaine de préparation. Et bien sûr, il faut bien choisir de bons ingrédients. Cela nous revient assez cher. Autrefois, il était hors de question de les acheter tout fait, mais aujourd’hui, le style de vie a changé et ce n’est plus un tabou. A partir de novembre, on peut trouver des catalogues d’osechi ryôri dans des supermarchés et aussi dans les grands magasins. Ceux qu’on trouve dans ces derniers sont plus fournis. Il y a aussi des rayons avec des échantillons en cire. Cette année, j’ai vu une proposition à 200,000 yens ! C’est bien trop cher ! Sinon, on en trouve à 20 000 yens. Cela reste cher, mais si on devait acheter soi-même tous les ingrédients, cela reviendrait peut-être plus cher sans compter le temps pour cuisiner. Mon choix est évident. Les plats du traiteur sont vraiment les sauveurs des shufu !
Maeda Haruyo