Le cinéaste a croisé de nombreux grands acteurs. Il a aussi contribué à l’émergence de nouveaux talents.
Depuis qu’il a commencé sa carrière de cinéaste, Yamada Yôji a tourné plus de 80 films. Pour ce professionnel qui défend dans la plupart de ses réalisations les liens d’amitié et la famille, il était tout à fait naturel qu’il cultive lui-même des relations très étroites avec les équipes de tournage et les acteurs. D’Atsumi Kiyoshi qui a été son acteur fétiche pendant près de 30 ans à Takakura Ken dont la performance dans Shiawase no kiiroi hankachi [Les Mouchoirs jaunes du bonheur] est étonnante, en passant par Nishida Toshiki qu’il a dirigé mais pour qui il a écrit le scénario d’une série de 22 films, tous ces interprètes appartiennent à la famille Yamada. Ils ont contribué à créer un style de cinéma qui n’a pas d’équivalent dans l’archipel et dans le reste du monde. Il en va de même avec Baishô Chieko, cette immense actrice dont la carrière a décollé en 1963 grâce à Yamada. Il lui a donné le rôle principal dans Shitamachi no taiyô [Le Soleil de Shitamachi] et elle l’a accompagné dans des dizaines de projets dont La Maison au toit rouge (Chiisai ouchi) récompensé au festival de Berlin en 2014. Il en va de même pour Yoshinaga Sayuri qui a commencé à collaborer avec Yamada en 1972 dans le neuvième épisode de la série Otoko wa tsuraiyo [C’est dur d’être un homme] pour ensuite occuper les premiers rôles de Kâbee [Mère, 2008] et d’Otôto [Petit frère, 2010]. Il a aussi donné à Ryû Chishû, l’acteur fétiche d’Ozu Yasujirô, une place importante de patriarche dans plusieurs de ses films et permis à de jeunes talents de se faire un nom. Parmi eux, il convient de citer Yoshioka Hidetaka dont il a su tirer le meilleur dans Gakkô II [Ecole 2, 1988] ou encore La Maison au toit rouge.
Gabriel Bernard