Je rêvais de faire partie de ces femmes françaises qui, selon les magazines japonais, ont chacune leur valeur et qui ne se comparent pas avec les autres. C’est vrai, celles que je connais ne se laissent pas facilement influencer par les modes passagères. Beaucoup d’entre elles s’en tiennent bravement au style qui leur fait se sentir bien dans leur peau, ce qui n’est pas le cas au Japon où la plupart évitent d’être différentes des autres.
Si on parle de la forme physique, le poids est la préoccupation quotidienne principale de mes compatriotes jusqu’à un certain âge. Au Japon, les filles faisant 1,58m comme moi visent 42 – 43 kilos, ce qui m’est simplement impossible. En réalité, ce n’est pas la forme, mais c’est le chiffre sur la balance qui leur importe avant tout. Selon ce critère nippon, lorsqu’on dépasse 50 kilos, on est grosse et c’est la honte. Il y a 10 ans quand je pesais 47 kilos, mes amis français m’ont trouvée très fine alors que je faisais relativement ronde au Japon. Le temps est passé, hélas, ayant largement dépassé les 50 kilos, je me trouve aujourd’hui plus grosse que la plupart des femmes. Pourtant je mange très peu de pain, de fromage et de patates. Il suffit de respirer pour grossir dans ce pays ! Je regrette d’avoir été trop imprudente à cause de la taille moyenne à la française qui est très humaine, et du fait que certaines n’hésitent à se montrer en maillot de bain en été malgré leurs rondeurs .
Comme je ne me sens pas bien dans ma peau actuelle, j’ai cherché des régimes efficaces sur Internet. J’avertis mes lectrices que “le régime japonais”, dont je n’avais jamais entendu parler au Japon, à savoir mincir en mangeant du riz et en utilisant des baguettes, n’a aucun sens. Car j’ai grossi en le suivant. Je pense qu’il faut lui préférer “le régime artichaut”. Tout ça pour dire que je partage le même souci que les citoyens français ! Ça se fête ?
Koga Ritsuko