Avec Soil en 2004, l’auteur de Bambi (1998) avait déjà franchi une étape décisive dans son parcours de mangaka. Wet Moon (2011) récompensé par l’Association des critiques et journalistes de bande dessinée lors de sa sortie en France trois ans plus tard. La sortie de Deathco, sa dernière série entamée en 2014 au Japon, chez Casterman nous permet de saisir une nouvelle progression dans l’œuvre de ce mangaka dont on apprécie la démesure. Cette fois, il a choisi de s’en prendre aux criminels en lançant à leurs trousses des tueurs à gages recrutés parmi des amateurs. Le meilleur d’entre eux s’appelle Deathko, une ado mélancolique qui ne rate jamais son coup. Kaneko Atsushi aurait pu se contenter d’enchaîner des scènes de violence, mais il fait preuve d’une grande retenue. Il préfère suggérer tout en créant des situations parfois burlesques. Cette maîtrise indique que notre homme ne se laisse pas déborder par ses personnages. Sa mise en scène est aussi soignée que celle d’un Quentin Tarentino de la grande époque. Assurément notre coup de cœur du mois.
Deathco de Kaneko Atsushi, trad. Aurélien Estager, coll. Sakka, Casterman, 2 volumes parus, 8,45 € chaque.